Questionné sur les prix des fruits et légumes qui n'ont pas baissé depuis l'automne dernier, un marchand installé dans un marché populaire du centre-ville, donne une explication simple. Selon lui, les prix s'appuient sur la loi de l'offre et de la demande. «On ne se rend peut-être pas compte, argumente-t-il, mais le niveau de vie de l'Algérien a sensiblement augmenté. Même si la population augmente parallèlement, tous les Algériens ont assez d'argent maintenant pour prétendre manger ce qu'ils désirent », a-t-il dit sur un ton affirmatif. Un autre marchand de légumes tenant étal au niveau du marché Boumezzou, donne, lui aussi, son explication qui semble être plus convaincante. En effet, selon ce dernier, durant la période automne-hiver, toutes les régions du pays s'approvisionnent dans deux wilayate, l'une au Sud pour la pomme de terre et la tomate plus particulièrement, l'autre sur le littoral. Il cite Biskra et Jijel. Ce fait, selon lui, diminue singulièrement l'abondance des produits dans chaque wilaya et fait augmenter les prix à l'étal. Ajoutez à cela le prix du transport et l'on comprendra pourquoi les tarifs sont élevés. «Si à Constantine le prix de la tomate de Biskra est de 6O DA, vous le trouverez à 8O DA à Alger, par exemple », explique notre interlocuteur qui prévoit une baisse des prix avec l'entrée prochaine sur le marché des fruits et légumes provenant de la région ouest. En attendant, la mercuriale ne bouge pas depuis plusieurs semaines, avec des prix à la hausse des produits de base comme la pomme de terre proposée à 45 DA le kilo à l'étal et 4O DA, chez les marchands à la sauvette, la tomate de bonne qualité à 6O DA, le poivron à 12O DA, les petits pois à 15O DA, alors que leur accompagnateur l'artichaut est cédé à 6O DA. Et comme la commune de Hamma-Bouziane a perdu, depuis belle lurette, sa vocation d'être un jardin potager pour la «ville des Rochers», les belles courgettes cueillies ailleurs sont désormais proposées à 8O DA le kilo et le choux-fleur, assez rare, il faut le dire, à 9O DA. La palme est détenue par les haricots verts vendus à 200 DA le kilo, ce qui, dit-on, n'est jamais arrivé ! Quant aux fruits de saison, principalement l'orange et la mandarine, elles ne cessent de toiser de haut le client en restant perchées à des hauteurs à peine accessibles : 12O DA le kilo pour la première et 15O DA pour la seconde.