Au troisième jour de la grève générale et illimitée déclenchée dans le secteur des chemins de fer, les cheminots n'en démordent pas. Ils entendent, disent-ils, «mener le mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications, qui portent principalement sur des augmentations salariales». Hier, les locaux de la gare centrale de Constantine étaient fermés. Une pancarte portant la mention « on est en grève» était accrochée. Quelques grévistes rencontrés sur les lieux, ont assuré que tout le réseau à l'Est est paralysé. « Les mécaniciens, les conducteurs et même les encadreurs qui, au besoin, exercent la fonction de chefs de trains, ont refusé de travailler», nous ont-ils déclaré ajoutant que le mouvement est suivi à 100%. Enfin, les travailleurs des chemins de fer ont tenu à ce que l'on sache que ce mouvement de grève est déclenché de leur propre initiative et n'implique nullement leur syndicat car « notre fédération qui a signé les accords avec la direction de l'entreprise, est aussi responsable de cette situation». Sur le terrain, il a été constaté qu'aucun train de banlieue, de voyageurs ou de marchandises, aucun des autorails assurant les différentes dessertes régionales, n'a fonctionné durant ces trois derniers jours. Pour les trains de banlieue, des techniciens ont indiqué que même la seule rame qui assure la liaison avec la ville de Aïn Bouziane dans la wilaya de Skikda, et retour sur Ouled Rahmoune, en assurant deux rotations dans la journée, une le matin à 5h25 et l'autre à partir de 14h, ne circule pas. Quant aux autorails sur les lignes M'sila, Tébessa, Bordj Bou Arreridj, Skikda et Jijel, ils sont également à l'arrêt. Aucune des deux rotations quotidiennes n'a été assurée. «D'ailleurs, disent les cheminots, ces autorails circulent habituellement à vide, et sur ce plan l'impact sur le transport des voyageurs n'est pas important». Les voyageurs, par contre, qui se présentent par petits groupes, sont vite accostés par des grévistes qui leur expliquent le bien-fondé de leur mouvement. Certains de ces voyageurs ont même fini par donner raison aux cheminots. De sorte que, sans trop de récriminations, ces voyageurs finissent par se rabattre sur les taxis et les bus de transport interurbain ou se diriger vers les gares routières afin de prendre le bus de transport inter-wilayas, vers Skikda, Alger, Annaba et autres destinations vers le Sud-Est. D'ailleurs, on signale par exemple que des voyageurs venus tôt le matin pour prendre le seul rapide vers Alger qui démarre à 06 heures 40, se rabattent sur les taxis. Et, dit-on, il faut attendre un bon moment pour en trouver un qui assure le transport vers la capitale. A chaque arrivée du véhicule, il est immédiatement pris d'assaut. Il en est de même pour les bus de la proche banlieue (Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef notamment). Ils démarrent tous bondés.