Avec l'activité sismique qu'a connue notre pays durant ces deux dernières décennies, enregistrant des secousses à faibles et fortes magnitudes,la mise à niveau des constructions individuelles est devenue incontournable. Si l'expérience liée aux différents séismes qui ont frappé le pays a montré qu'on agit plus dans l'urgence que le long terme, avec du recul, l'Etat a opté pour une politique de prévention contre ce genre de catastrophes naturelles en appelant à une révision des règles parasismiques algériennes afin de les adapter aux évolutions et exigences de l'heure. Des dispositions qui ne sont pas toujours faciles à appliquer sur le terrain mais qui doivent désormais être respectées par tout le monde. Si pour le vieux bâti et les infrastructures publiques, le confortement de ces constructions est à la charge de l'Etat, pour les biens privés, cette initiative volontaire est financée par le propriétaire lui-même. «Chacun doit conforter sa maison. L'Etat ne peut pas intervenir pour la mise à niveau des constructions individuelles», a tenu à préciser sur ce point le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourreddine Moussa, en visite jeudi à Oran pour assister à la rencontre régionale sur la révision des règles parasismiques algériennes organisée à l'université Mohamed Boudiaf. Mais comment inciter ces propriétaires à conforter leurs maisons selon les règles antisismiques si cette culture n'est pas encore ancrée dans les mœurs ? Pour le ministre, la mise à niveau des constructions est fixée par la loi n°08-15 du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement. Selon cette loi, «dans le cadre de l'opération de mise en conformité et/ou d'achèvement des constructions, outre l'aspect relatif à la propriété foncière du terrain, il doit être tenu compte du respect des règles d'urbanisme, des normes de construction et de l'esthétique architecturale». Les demandes de mise en conformité doivent, obligatoirement, être accompagnées de permis d'achèvement, le certificat de conformité et le permis de construire qui ne peut être délivré que si l'intéressé présente une étude de génie civil de sa propriété. Concernant d'autre part les dispositions prises pour assurer la sécurité du bâtiment, le ministre a annoncé l'inscription de 24 études de micro zonal et la révision de 1.046 PDAU. 12 études de géotechnique et d'urbanisation seront finalisées durant le quinquennat 2010-2014. Le ministre a souligné sur ce point qu'il n'y a aucune limitation pour les études. «On élabore toute la gamme d'études nécessaires pour pouvoir construire. Nous avons ouvert le chantier de la concertation pour que les spécialistes présentent leurs propositions, leurs idées et outils scientifiques afin de garantir et sécuriser nos bâtiments».