Pour la troisième journée consécutive, les travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal ont poursuivi leur débrayage, hier, tout en assurant un service minimum au niveau des secteurs d'activités sensibles. Lors de l'assemblée générale qui se tient quotidiennement à 10h00, le secrétaire général du syndicat M Smain Kouadria a rendu compte aux travailleurs des derniers développements. Le responsable syndical a en outre signalé qu'un ultimatum a été accordé au DG M Vincent Le Gouic par le groupe ArcelorMittal basé au Luxembourg, jusqu'à aujourd'hui, pour trouver une solution au problème. Hier, l'Union de wilaya de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a appelé, à la reprise du travail. Selon l'APS, une décision signée par le secrétaire général de l'Union de wilaya, Tayeb Hmarnia, indique, dans ses attendus, que cet appel s'appuie sur le jugement rendu lundi par le tribunal d'El Hadjar, ordonnant l'arrêt de la grève, et sur des «instructions émanant du SG de la centrale syndicale». Ce document appelle «les travailleurs et les cadres syndicaux du complexe à privilégier l'intérêt général sur les intérêts personnels et à donner une occasion au dialogue et à la satisfaction des revendications des travailleurs selon les procédés légitimes de négociation auxquels (nous) ne renonçons pas». Cependant que l'arrêt de travail se poursuit, le secrétaire général du syndicat d'entreprise a indiqué, de son côté, avoir interjeté appel du jugement rendu en référé par le tribunal d'El Hadjar. Mardi, le syndicat d'entreprise avait indiqué que la grève était maintenue à la suite d'un vote de l'assemblée générale réunie le même jour au siège de l'usine. La décision de poursuivre ce débrayage par lequel les travailleurs revendiquent, essentiellement, des augmentations de salaires et des mesures liées à l'investissement, a été prise en dépit d'un jugement en référé, rendu lundi, par le tribunal d'El Hadjar, à la suite d'une requête de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, ordonnant l'arrêt de la grève. Pour le SG du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, la poursuite de ce débrayage a été décidée car «(nous) ne pouvons aller à l'encontre de la volonté des travailleurs». M. Kouadria a ajouté que les AG tenues depuis la naissance de ce nouveau conflit jusqu'à aujourd'hui sont «souveraines». Il a également évoqué la possibilité d'une «démission collective» des délégués syndicaux dès lors, a-t-il dit, que la justice a «ordonné l'arrêt de la grève sans se prononcer sur son illégalité ou non». Le directeur général d'ArcelorMittal Annaba a indiqué, pour sa part, que la décision de justice ordonnant l'arrêt de la grève «conforte la santé de l'entreprise et protège les installations de production de l'usine des risques techniques, notamment celles fonctionnant à feu continu à l'exemple du haut-fourneau n° 2». Cette grève «intervient à un moment où nous sommes en train de chercher un équilibre entre la santé de l'entreprise et les intérêts des travailleurs», a ajouté M.Vincent Le Gouic, estimant que «rien ne (nous) empêche de poursuivre les négociations avec le partenaire syndical dans le but de trouver une solution au conflit». Il y a lieu de signaler que la direction générale du complexe ArcelorMittal, avait déposé mardi , une plainte pour non exécution d'une décision de justice ordonnant l'arrêt de la grève.