Chaque mois de Ramadhan, la solidarité est au cœur des restaurants de la charité, ouverts dans le but de donner accès à des repas chauds et gratuits aux personnes démunies. Le CRA (Croissant-Rouge algérien) local de Béni-Saf n'a pas dérogé à la règle. Sauf que cette année l'adresse a changé. Les repas sont servis au centre de vacances de la FOCET, sis rue Emir Aek. Cependant, les fonds collectés jusqu'à ce jour pour faire fonctionner ce resto durant tout ce mois de ramadhan 2010, risquent de ne pas suffire à cette noble action d'aller jusqu'à son terme. Telle est la réalité rapportée, ce samedi, par le président du comité du CRA local, Boutkhil Ouahab. Car, exceptée la participation de l'APC de Béni-Saf aucune entrée pécuniaire n'est encore venue renflouer les caisses du CRA, a-t-il affirmé. Autrefois certes l'on ne se bousculait pas pour participer à ce genre d'action, mais il y avait tout de même ce vent de générosité qui soufflait sur ce resto du cœur. Cette année aucun bienfaiteur, même les plus fervents, ne s'est manifesté. Pire encore, plusieurs de ces organismes publics aussi importants les uns que les autres, implantés dans la région et qui ont promis de débloquer un peu d'argent pour cette action ne se sont encore manifestés. Malgré cela et en dépit d'une trésorerie défaillante et inédite, le restaurant continue d'ouvrir ses portes chaque jour à tous ces démunis qui viennent, à l'appel du muezzin pour la rupture du jeûne, pour remplir un ventre ou un couffin. Et à titre illustratif, ce samedi soir, pas moins de 80 repas ont été servis à table aux personnes démunies (SDF, personnes vivant seules et même à des passagers d'un jour) et 100 couffins (de 05 parts chacun) ont été enlevés par des familles nécessiteuses. Soit un peu comme 600 repas distribués. Le service de cuisine est, nous-dit-on, assuré par des cuisiniers bénévoles. Au-delà de ce service bénévole, ces mêmes organisateurs souhaitent tant rendre heureux quelques-uns de ces enfants pauvres en leur fournissant, au moins, un habit neuf, un habit à porter le jour de l'Aïd-el-fitr. «Ne serait-ce que pour ressembler un peu à leurs pairs lors de ce premier jour de choual ou encore à la rentrée scolaire». C'est là aussi un autre souci. Le président du CRA insistera en rappelant que le CRA est une société de secours à laquelle toute âme bienfaitrice peut y adhérer. Ne dit-on pas que la solidarité se distingue de l'altruisme?