Dans un communiqué rendu public jeudi, la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et de la pêche, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), revient encore une fois sur les difficultés auxquelles sont toujours confrontés les producteurs de lait en sachet, en mettant à l'index l'Office national des industries laitières (ONIL), créé pourtant dans le but de réguler la filière, notamment en octroyant des quotas de poudre de lait en fonction des capacités de production de chaque transformateur. Les rédacteurs du document constatent que «la posture et la communication constructive de la CIPA avec l'actuelle direction générale de l'Office sont finalement vaines». Ceci étant, la CIPA a décidé de geler tout contact avec l'ONIL, dont la gestion est qualifiée «d'archaïque et d'irresponsable». En conclusion, le document précise que les pouvoirs publics sont sollicités afin d'assainir en profondeur le secteur laitier en mettant en place une stratégie objective et des mécanismes appropriés afin d'assurer la sécurité laitière du pays par import-substitution du lait cru dans le but immédiat de soigner l'image de l'Algérie, qui ne cesse de se distinguer au niveau mondial par cette infamie du sachet de lait. Les responsables de la Fédération relèvent dans leur argumentaire que depuis trois années, «le secteur laitier souffre d'une grande iniquité, objet de revendications de la part des producteurs et de promesses sans lendemain concernant la révision des quotas de poudre de lait attribués. Comme contribution concrète de la Fédération, dont le comité interprofessionnel du lait (CIL) est devenu une force de propositions constructives et d'analyses au sein de la commission de régulation, elle a préconisé en juin dernier la réaffectation de ces quotas, basée sur une méthodologie rationnelle sous contrainte d'une dotation nationale maximale de l'ordre de 100.000 tonnes pour l'année en cours. Néanmoins, cinq mois après, précise le communiqué, des reports en quorums non atteints, des louvoiements en mesures dilatoires des barrons de la poudre sont des faits indéniables en dépit des sérieuses remontrances du ministre de l'Agriculture et du Développement rural formulées le 17 juin dernier. Ces pratiques, selon les rédacteurs du texte, continuent à engranger de superbes rentes au mépris de toutes les promesses, dont la dernière en date a été faite par la direction de l'Office le 1er août dernier. Ceci étant, les professionnels s'interrogent sur la raison d'être de cet office public et la nature des intérêts. Le résultat de cette situation se répercute sur le marché du lait en sachet, avec des perturbations intermittentes touchant les régions Est et Ouest du pays en raison de la rupture de stock des poudres de 26 et 0%, et qui séjournent inexplicablement au niveau des ports.