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2010, l'Annus Horribilis de Sonatrach
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 12 - 2010

L'année de Sonatrach se termine comme elle a commencé, dans le scandale des affaires. Totalement décapité en 2010, le top management de la compagnie pétrolière a diffusé son stress paralysant à tous les étages. Le départ de Chakib Khelil aurait dû redonner de l'autonomie à la décision dans le groupe. C'est maintenant la peur des enquêtes du DRS et du juge qui tétanise sa gouvernance. De ce point de vue le profil bas de Nordine Cherouati, le successeur de Mohamed Meziane à la tête de Sonatrach, n'aide pas au redressement.
C'est sans précédent dans la mémoire des entreprises algériennes. Entre condamnations à des peines fermes de prison (STH) ; détentions préventives (Conseil d'administration, et branches) et mises sous contrôle judiciaire (Mohamed Meziane, …), l'appareil judiciaire a réduit «la liberté de mouvement» de deux P-DG du groupe, de quatre vice-présidents patrons d'activité, de deux présidents de holdings, de trois directeurs régionaux et d'une trentaine de cadres de premiers plans de Sonatrach. Au cours de la même année. «Il y'aura sans doute un avant et un après 2010, dans la vie de Sonatrach» estime un cadre de l'entreprise qui a vécu le feuilleton des rumeurs, des enquêtes et des arrestations aux premières loges.
«Entre le mois de mai et le mois de novembre, mes activités sont tombées de 80%» explique un consultant qui accompagnait les soumissionnaires étrangers dans les appels d'offres du groupe Sonatrach. Motif, les consultations étaient reportées, les ouvertures de plis ajournées puis le plus souvent les appels d'offres déclarés infructueux, les nouveaux marchés différés. «Les directeurs ne veulent plus prendre la moindre initiative. Ils ont attendu le nouveau dispositif interne de passation de marché qui n'est arrivé qu'en automne. Sonatrach tourne encore au ralenti pour tout ce qui n'est pas stratégique et qui ne bénéficie pas de la couverture politique du ministre Yousfi, comme la réfection des raffineries» explique le cadre du groupe.
Massacrer Sonatrach pour faire tomber Chakib Khelil
Le 15 janvier 2010, à peine revenu de son réveillon à Djanet pour lequel il est aujourd'hui accusé dans la presse d'avoir affrété gratuitement pour ses besoins personnels un avion de Tassili Airlines, le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil est confronté à un séisme. Le staff de Sonatrach tombe d'un coup. Mohamed Meziane, P-DG depuis 2004, est mis sous contrôle judiciaire, ses deux fils sont écroués, ainsi que deux des quatre vice-présidents de Sonatrach. Un troisième est mis sous contrôle judiciaire. L'interprétation qui sévit alors est partagée de tous. Le DRS (sécurité de l'armée) a été cette fois au bout de son enquête et a présenté devant le juge le management de Sonatrach en prenant au mot – et un peu de vitesse - le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui avait autorisé l'enquête, mais qui a surtout protégé efficacement jusque là son ami, Chakib Khelil. En 2006 l'affaire de la filiale BRC de Sonatrach avec les Américains de KBR aurait déjà dû remonter au-delà de M. Ould Kaddour son P-DG, et concernée directement le P-DG de Sonatrach et le donneur d'ordres en dernière instance, le ministre de l'Energie et des Mines. En 2010, tout va aller beaucoup plus vite, beaucoup plus loin. La chute de Chakib Khelil est alors inscrite dans le proche agenda politique. Elle survient au mois de mai. Mais ne peut plus réparer le traumatisme de Sonatrach. Les procédures judiciaires se poursuivent, de nouvelles affaires arrivent devant les juges, Abdelhafid Feghouli, le seul vice-président qui avait échappé à la première «rafle» et même assuré l'intérim à la tête de Sonatrach pendant quatre mois, va, à son tour, en prison en décembre. Pour un ancien responsable dans le secteur de l'énergie : «il existait en réalité deux scénarios pour sceller le sort de Chakib Khelil, le premier l'aurait ciblé directement avec un des dossiers où son nom est le plus engagé, par exemple l'affaire Saipem. Il aurait sauté et le nouveau patron du secteur aurait démantelé le système Khelil à sa main. Sans faire de grande casse dans la maison Sonatrach. C'est le second scénario qui a été choisi. Celui qui massacre Sonatrach pour faire tomber Chakib Khelil. Personne n'a fait l'analyse des coûts avant de choisir cette option». Un point de vue qui ne nie pas que le système Khelil a créé au sein de Sonatrach «un réseau clientéliste qui se servait aussi au passage, chacun à son échelle».
Le couple Yousfi-Cherouati
peine à rétablir la confiance
Ils sont mal assemblés. Le premier a trouvé le second en place. Et s'accommode comme il peut de sa présence. Tout le monde le sait, le fait que Nordine Cherouati ait été désigné à la tête de Sonatrach par Chakb Khelil avant sa chute, n'aide pas à la cohésion du couple qu'il doit former avec le ministre de tutelle ; Youcef Yousfi, arrivé quelques semaines plus tard, rompu au secteur et disposant de ses propres équipes et fidélités. Début juillet Sonatrach s'est attaquée à la R15, la directive sur les passations de marchés de 2004, devenue poreuse au fil des ans, avec la montée en puissance du gré à gré au détriment des appels d'offres concurrentiels. Le gré à gré est strictement encadré et la préférence nationale instaurée. Mais l'heure, au sein du groupe, est encore à l'annulation de marchés de l'ère précédente, et à l'audit des pratiques de sous-traitance. En novembre, c'est l'avènement d'un code de conduite qui poursuit le démon de la corruption dans le groupe : «la Société interdit formellement à ses employés de recevoir un paiement ou toute chose de valeur, de toute personne ou entité quelle que soit sa qualité, en contrepartie de l'octroi à ladite personne ou entité d'un avantage matériel ou autre». «Toute tentative de corruption d'un employé de Sonatrach par un tiers quelconque, doit immédiatement être signalée au Comité d'Ethique de Sonatrach» rattaché directement au PDG du groupe. A la fin de l'année ce sont les représentants des travailleurs qui se sont invités dans le marasme. Les attentes sociales dans le groupe ne sont plus satisfaites pour cause évidente de crise de management. Or la fuite des compétences vers la concurrence s'est accélérée en 2010, l'Annus Horribilis de Sonatrach.


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