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PERDRE UN PAYS
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 01 - 2011

Dans quelques jours, le 9 janvier précisément, un référendum va se tenir au Sud Soudan. L'option de la séparation et de l'indépendance apparaît inéluctable. De Khartoum, le président Omar Hassan Al-Bachir annonce que la charia deviendra la source de la loi après la sécession. Pitoyable ! Les gouvernants soudanais ont hérité d'une géographie qu'ils n'ont pas réussi à transformer en nation. Le Soudan était une possibilité qu'ils n'ont pas su transformer par manque de vision, par étroitesse d'esprit.
Devant cet échec abyssal qui va être confirmé dans les prochains jours, le président du Soudan s'offre donc une diversion par la religion et la charia. Comme s'il suggérait à une opinion sans doute effarée par tant d'irresponsabilités que le Soudan n'était pas en train de perdre son Sud mais qu'il est en train de gagner sa charia. Voilà une instrumentalisation pour le moins grotesque de la religion pour ne pas avoir à rendre des comptes. Comment un responsable peut-il encore envisager de rester au pouvoir et évoquer des changements de Constitution quand il vient d'essuyer un échec aussi évident qu'une partition du pays ? D'Egypte, Mohamed El-Baradeï a appelé, après l'attentat contre l'église copte d'Alexandrie, à cesser de se moquer du bon sens du peuple. C'est ce qui se passe à chaque fois que des dirigeants qui ont échoué au niveau politique, économique et même stratégique se saisissent du thème religieux. Hassan Al-Bachir nous en donne une image caricaturale.
En Egypte, des intellectuels osent, alors qu'ils sont appelés à faire preuve d'unanimité, mettre le doigt sur la plaie des haines interconfessionnelles entretenues à différents niveaux. A quoi bon en effet donner l'apparence d'unité en dénonçant tous ensemble Al-Qaïda, «l'étrangère», voire même à s'en prendre à l'islamisme radical, si on ne s'attaque pas aux idées rances et aux préjugés ancrés et enfouis qui entretiennent une haine silencieuse qui n'attend que le moment propice pour exploser. Ces intellectuels ne veulent pas se contenter de l'affirmation que l'attentat vise «toute l'Egypte avec ses chrétiens et ses musulmans». Ils pensent que l'Egypte n'a pas besoin d'atteindre le niveau de décomposition soudanais pour se poser les vraies questions.
Al-Qaïda et le terrorisme sont des choses faciles à condamner. Mais la vraie question - à plus forte raison dans un pays où la diversité religieuse existe - est celle de la tolérance, le respect dû aux autres croyances et aux incroyants. Les principes constitutionnels de la liberté de croyance et d'opinion sont de facto bafoués par des Etats qui ont tendance, face à la montée de l'islamisme radical, à faire de la surenchère en matière de bigoterie. Dans Al Ahram Weekly, Hani Shukrallah note que les musulmans peuvent se dresser par dizaines de milliers contre les tentatives d'empêcher la construction d'une mosquée à New York mais qu'ils félicitent la police égyptienne quand elle décide d'empêcher la construction d'un escalier dans une église copte au Caire. C'est par ces pratiques honteuses, ce refus de la citoyenneté et de la liberté de conscience et d'expression qu'on finit par perdre un pays. Le Soudan en est un exemple édifiant.


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