Plusieurs partis politiques algériens ont rendu hommage hier au peuple tunisien en saluant le mérite de son combat pour le changement et la démocratie, alors qu'aucune réaction officielle n'a été enregistrée de la part du gouvernement. Pour la numéro 1 du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune qui s'exprimait à partir d'Oran devant des militants de son parti et de l'UGTA venus de plusieurs villes de l'Ouest, «il n'est pas possible de passer sous silence ce qui se passe dans notre région et notre pays». La porte-parole du PT a tout d'abord rendu hommage aux Tunisiens qui ont fait tomber le régime de Ben Ali, avant de mettre en garde contre «les actes de vandalisme relevés en Tunisie» qui, selon elle, «ne doivent pas nous induire en erreur». Pour Hanoune, ce qui s'est passé en Tunisie n'est pas «un mouvement de jeunes» mais «un mouvement encadré par l'UGTT (NDLR: le syndicat tunisien)». Pour sa part, le RCD qui a tenu hier son conseil national à Alger, a exprimé «sa solidarité pleine et entière avec toutes les forces politiques et sociales qui œuvrent à l'instauration d'une vie publique transparente et démocratique portée par des institutions légitimes dans notre région». Le conseil national du RCD qui a observé une minute de silence à la mémoire des victimes tombées aussi bien en Algérie qu'en Tunisie, a tenu à assurer les familles des victimes de sa «fraternelle compassion» et exprime «sa solidarité pleine et entière avec toutes les forces politiques et sociales qui œuvrent à l'instauration d'une vie publique transparente et démocratique portée par des institutions légitimes dans notre région». Par ailleurs, le RND a exprimé de son côté sa compassion avec les victimes des événements enregistrés en Tunisie en appelant de tous ses vœux le peuple tunisien «à dépasser cette crise en faisant preuve de sagesse et de clairvoyance». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a exprimé de son côté son soutien aux luttes légitimes du peuple tunisien et son sursaut civilisationnel lors des récents événements. Le MSP a en outre appelé, dans son communiqué, l'ensemble des forces vives tunisiennes à élargir le débat tout en veillant à éviter les erreurs. Le parti Ennahda a également félicité hier le peuple tunisien qui «a réussi à se débarrasser d'un régime dictatorial» avec le départ du président Zine El Abidine Ben Ali, après 23 ans de règne sans partage sur la Tunisie, dans une déclaration rendue publique. Le parti islamiste souhaite au peuple tunisien de retrouver «la stabilité dans un nouveau système pluraliste et des élections libres et transparentes pour élire des institutions crédibles et démocratiques». En réaction aux événements en Tunisie et au départ du président Ben Ali, le Front des forces socialistes (FFS) a estimé que «la victoire du peuple tunisien est la victoire de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice, de liberté et de démocratie dans le Maghreb». Le parti s'est dit confiant quant à la gestion de la transition par les Tunisiens. «Le président de la République doit intervenir avant que la situation du pays ne dégénère vers une explosion sociale», a déclaré, par ailleurs, le président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC), Khaled Bounedjma, lors d'une conférence de presse organisée hier matin à la maison de la presse Tahar Djaout. «Il temps que ça change, la situation est en train de bouillir, la société a besoin de s'exprimer. Nous appelons à l'ouverture du champ politique et médiatique. Le président doit prendre des dispositions pour ouvrir le dialogue avec l'ensemble de la société, et non pas avec les partis politiques qui gèrent le pays», a ajouté Bounedjma.