Les membres de la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ont tenu, hier, une réunion consacrée aux derniers préparatifs de la marche d'aujourd'hui et à laquelle ils ont appelé au lendemain de leur première action de protestation organisée le samedi dernier, mais empêchée par les forces de l'ordre. Les initiateurs de cette marche se sont entendus sur un rendez-vous à 10h00 à la place du 1er Mai, soit une heure avant le début prévu d'une nouvelle tentative de marche au départ de cette esplanade vers celle de la place des Martyrs, comme cela été décidé le samedi dernier avant que les manifestants ne se heurtent à un imposant dispositif de sécurité de milliers de policiers déployés en plein centre de la capitale. A la vielle de la deuxième marche à laquelle a appelé la CNCD, un déploiement massif des forces de l'ordre a été constaté à Alger. Un hélicoptère de la police a commencé de sillonner le ciel algérois, juste après la fin de la prière du vendredi. Les camions des forces anti-émeutes avaient pris position, tôt la matinée d'hier, à la place de la Concorde, ex-place du 1er Mai. Cette seconde tentative des initiateurs de cette action intervient une semaine après la première qui a eu lieu samedi dernier et qui a été avortée par des interventions musclées de la part des forces de l'ordre qui ont empêché les marcheurs de faire mouvement en direction de la place des Martyrs. Plusieurs manifestants ont été arrêtés et relâchés le même jour, avait-on annoncé du côté du ministère de l'Intérieur. Le lendemain, les initiateurs de la contestation ont tenu une conférence de presse pour évaluer leur action et ont annoncé, en dépit de certaines divergences, de maintenir la pression en organisant chaque samedi une marche à Alger. L'idée, venue de Ali Yahia Abdenour au début de la réunion de la CNCD, a été entérinée par une vingtaine de représentants de partis politiques, associations et mouvements citoyens contre 9 animateurs qui ont voté contre. Le principe d'organiser une grève générale à travers toute l'Algérie a été également retenu dans le canevas de la CNCD, même si cette action, de l'avis des animateurs, doit d'abord passer par des appels à la population et au monde du travail. Les membres de la coordination ont déclaré que la marche du 12 février était une réussite malgré la répression policière. Rappelons qu'à l'issue de la rencontre des partis de l'alliance présidentielle tenue mercredi dernier, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a affirmé que la levée de l'état d'urgence interviendra avant fin février parallèlement à l'annonce de plusieurs décisions importantes, concernant le logement, l'emploi et la gestion de l'administration. M. Ouyahia avait indiqué qu'il ne fallait pas ignorer les événements en cours dans les pays arabes et islamiques, soulignant l'impératif d'apporter les solutions adéquates aux problèmes de la jeunesse algérienne. Il a rappelé que dans les années 90 alors que «l'Algérie était au plus mal et que les Algériens étaient en proie aux tueries personne ne s'est manifesté». «Qu'ils n'attendent pas que nous prêtions une quelconque attention à leurs ordres et que les Algériens sont libres dans leur pays et n'acceptent d'ordre de quiconque. De son côté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a rappelé que «l'Algérie a versé dans les années 90 un lourd tribut et n'est nullement disposée aujourd'hui à payer des frais supplémentaires pour faire plaisir à certains surenchérisseurs». L'annonce de la levée de l'état d'urgence a été faite par le chef de l'Etat en chargeant le gouvernement le 3 février 2011 alors qu'il présidait le Conseil des ministres, de s'atteler «sans délais» à l'élaboration de textes appropriés qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste dans le cadre de la loi à même de permettre la levée de l'état d'urgence dans les délais les plus proches.