Personne, au stade actuel de la situation problématique que vivent les Libyens, n'est en mesure de savoir exactement ce qui se passe en Libye, depuis maintenant plus de deux semaines après le déclenchement d'un vaste mouvement insurrectionnel contre le régime du colonel Maamar Kadhafi. S'il est vrai que beaucoup d'intox, de surenchère et de faux scoops sur ce qui se passe chaque jour chez nos voisins de l'Est, font toujours la 'Une'' des médias occidentaux, mais également de pays de la région, dont l'Algérie, il est clair que le régime de Kadhafi vit des moments difficiles. Le bilan des affrontements entre insurgés et forces loyales à Kadhafi serait de plus d'un millier de victimes, mais là encore, rien de précis, ni de concret n'a été rendu public autant par les ONG que par les équipes de secouristes sur place. Sur le front des combats entre insurgés et forces pro-Kadhafi, le flou règne toujours, et la carte des villes tombées entre les mains de l'opposition est davantage faussée chaque jour par des reportages qui contredisent ce qui a été dit la veille. Bref, en Libye, les choses se déroulent comme si les événements se passent à rebrousse-temps, avec beaucoup d'informations rocambolesques, mais dangereuses, dignes des grands films hollywoodiens. Il en est ainsi de trois pilotes d'hélicoptère néerlandais, capturés en Libye après avoir atterri dans ce pays sans autorisation. Que faisaient-ils là-bas? D'autres Rambo, des Anglais cette fois-ci, et ils seraient au nombre de six faisant partie des forces spéciales, qui seraient, quant à eux, détenus par les insurgés à Benghazi. Quelle était, là encore, leur mission? Et puis, dans ce chaos qui menace la Libye de tous les dérapages, on ne peut ne pas se poser la question de savoir ce qui se passe réellement. Les médias ont-ils trop grossi la force de combat des insurgés, ou trop noirci le tableau côté forces pro-Kadhafi, notamment avec des informations faisant état de bombardements aériens de villes aux mains de l'opposition? Pour beaucoup de stratégistes américains et européens, l'insurrection partie de Benghazi est du 'pain béni'' qui a sonné le glas du régime de Kadhafi, qui a longtemps ridiculisé les Occidentaux. En plantant sa kheima par exemple dans les jardins de l'Elysée, ou en revendiquant des dédommagements à l'Italie pour fait colonial, et même au delà de l'affaire Lockerbie, Kadhafi, avec quelques artifices médiatiques, doit en fait 'payer l'addition''. Même si, avant de connaître sa 'note de frais'' pour 42 ans de pouvoir sans partage, il revendique pour la première fois 'une commission d'enquête de l'ONU ou de l'OUA pour rapporter ce qui se passe réellement en Libye. Et, des images TV ont montré des images terribles, insoutenables au début de l'insurrection. Où se situe la différence entre une guerre civile soutenue par une guerre des images ?