La section sociale près le Tribunal d'Arzew devra se prononcer dès après-demain, mardi, sur la suite à donner à la plainte qui vient d'être déposée auprès de cette même instance par la direction générale de Najda-Maghreb, filiale d'Hyproch shipping. Une action à travers laquelle l'administration de l'entreprise remet en cause le «caractère légal» de la grève illimitée entamée mercredi dernier par les travailleurs de Najda-Maghreb sur appel de leur section syndicale. Cette filiale d'Hyproch a été, pour rappel, créée en 1993 avec comme première mission d'assurer la sécurité contre les incendies dans les navires d'Hyproch au niveau du port d'Arzew. Elle a étendu par la suite ses activités à la fourniture du matériel de sauvetage, avant qu'elle ne se spécialise également, dès 2002, dans l'avitaillement des navires et la maintenance à la faveur du transfert décidé par la société mère des personnels de deux de ses directions et leur intégration parmi l'effectif de Najda-Maghreb. Un transfert grâce auquel le nombre des travailleurs est passé de seulement six à quelque 80 travailleurs, nous confie le secrétaire général de la section syndicale de Najda-Maghreb. Seulement, a ajouté le même responsable syndical, «ce qui devait constituer un changement visant à renforcer l'entreprise et diversifier ses activités, en élargissant graduellement son champ d'action, s'est transformé par le temps en une véritable chute libre qui s'est soldée par le départ de plusieurs travailleurs vers d'autres cieux, comme en témoigne leur nombre, passé de 2002 à aujourd'hui de près de 80 à seulement 48.» Et d'ajouter, «c'est dans ce climat que les travailleurs, par la voix de leur section syndicale, ont tenté à plusieurs reprises d'engager des passerelles de dialogue avec leur direction générale en vue d'identifier les moyens à mettre en œuvre pour remettre l'entreprise sur les rails.» Des tentatives qui n'ont, fort malheureusement, «reçu aucune considération» de la part de l'administration qui a estimé, précise le syndicaliste, «que la gestion de l'entreprise est de leur seul ressort.» C'est ce qui nous a poussés, a ajouté le secrétaire général de la section syndicale de Najda-Maghreb, à demander la création de notre Conseil de participation (CP). Une demande devenue désormais réalité depuis le 6 mai dernier. Mais même avec ce Conseil de participation de l'entreprise, «on n'arrive toujours pas à nous réunir avec le PDG autour de la même table pour discuter de ce problème, en dépit de toutes les sollicitations qu'on a formulées. Une impasse qui nous a imposé l'option de saisir officiellement notre tutelle mais aussi l'inspection de travail et demander une médiation restée sans réponse, ce qui a débouché sur l'établissement d'un PV de non-conciliation.» Ce n'est qu'au bout de tout ce parcours qu'on a déposé un préavis de grève de 10 jours avant d'entamer une grève «qu'on compte poursuivre jusqu'au départ pur et simple du PDG et du directeur de l'administration et des finances de l'entreprise, qu'on estime responsables de ce climat délétère au sein de l'entreprise.»