Défendre la blancheur éclatante et légendaire d'antan de la ville d'El-Bayadh, comme son nom l'indique, tel est le leitmotiv des autorités locales de la wilaya, qui ont décidé cette fois-ci, d'utiliser les grands moyens pour que celle-ci subisse un vrai toilettage. En effet, pas une place publique ou rue n'est épargnée par les décharges sauvages de déchets ménagers, et comble de l'ironie les auteurs sont ceux-là mêmes qui décrient ce paysage urbain, très déplorable, notamment les commerçants ayant pignon sur rue, qui crient au scandale et dénoncent l'incurie certes, des agents communaux chargés de l'enlèvement des ordures ménagères. Des agents plus soucieux de rentrer très tôt chez eux et pour lesquels la notion de service public et de conscience professionnelle n'effleure même pas leur esprit. Et comme dira un jeune lycéen de la ville, «ces 80 agents communaux passent dans les rues à la vitesse d'une comète, laissant derrière eux des tonnes d'ordures jonchant le sol». La vie citadine est devenue plus qu'insupportable pour les habitants des quartiers qui pointent du doigt les élus locaux, désignés pour prendre les rênes de cette collectivité locale et qui prennent à la légère le problème de l'enlèvement des ordures ménagères, à telle enseigne que les 07 avenues principales de la ville sont jonchées de détritus, à longueur de journée. Par ailleurs, signalons un autre problème devenu un vrai casse-tête pour les enfants et autres personnes âgées, celui des voies piétonnières qui sont squattées par des restaurateurs et épiciers qui étalent leurs produits, fruits et légumes, sachets de lait, baguettes de pain, et autres entravant ainsi la circulation et cela sans même faire réagir, un tant soit peu, les agents chargés de veiller à la préservation du cadre de vie de la ville. L'appel incessant lancé par la wilaya aux citoyens pour un minimum de civisme restant sans écho, ces mêmes responsables ont donc sonné le hallali, en mobilisant les moyens matériels des 11 communes voisines, soit plus de 300 camions, 20 engins de travaux publics, 09 camions-citernes et quelque 240 agents communaux qui ont volé au secours des 25 quartiers du chef-lieu de la wilaya, ce jeudi dernier pour les nettoyer de fond en comble. L'on a appris que d'autres directions de wilaya et d'organismes publics, telles la DLEP, la DUC, l'OPGI, et l'ADE, en sus des entreprises publiques locales ont, elles aussi, mis la main à la pâte en prêtant main forte à l'APC, lors de cette opération dite «ville propre» qui s'inscrira, nous dit-on, dans le temps et qui sera mensuellement renouvelée pour que la ville restera plus blanche et plus accueillante que par le passé. Un défi qui mérite bien d'être relevé par ces milliers de citadins jaloux de leur ville, lesquels doivent, eux aussi, entamer au plus vite les travaux de ravalement des façades de leurs habitations et locaux commerciaux. Mais au fait s'interroge le vieux hadj Ahmed, l'un des rares notables de la ville, rencontré au quartier «Graba», «où sont passés les vrais «ouled el bled», descendants des Laghouat Ksel ?» Il nous rappela au passage, que contrairement à leurs aînés et aux dernières nouvelles, ils se trouveraient, comme toujours, sous l'unique arbre à palabres, non loin du CEM Ibn Badis.