Des attentes interminables dans les stations des bus et de taxis, des bouchons chaque matin aux principales entrées de la ville, des usagers désorientés, des taxieurs qui profitent de la situation pour augmenter les tarifs, d'autres qui imposent la «course», refusant de travailler à la place et exigeant des sommes exorbitantes, telle est la pagaille qui existe dans le domaine du transport urbain et qui continue à régner à Constantine et ses faubourgs. Cette situation a empiré depuis la fermeture pour travaux du pont de Sidi Rached le 22 août dernier. Par ailleurs, la mise en application des décisions «urgentes» qui ont été prises dernièrement par la commission communale, tarde à venir affirme son responsable et fait naître chez les citoyens des soupçons d'échec du programme élaboré annoncé par les autorités pour désengorger l'hyper/centre. Pendant ce temps, les citoyens ne cessent de faire entendre leurs plaintes. «Hier, en allant à mon travail, j'ai dû attendre 45 minutes à la station de Ali Mendjeli avant d'être contrainte de prendre un taxi et débourser les 450 DA exigés par le taxieur pour faire la course !», nous a affirmé hier une citoyenne fonctionnaire dans une administration dont le siège se trouve au centre-ville de Constantine. Un autre groupe d'usagers rencontrés le matin à la station de bus de Bab El-Kantara, nous prenant à témoin, jure que« de Sidi Mabrouk à la gare ferroviaire, le bus a mis 45 minutes à cause de la densité de la circulation, la voie étant totalement bouchée par d'énormes poids lourds qui traversent la ville pour se rendre aux ports de Skikda et Annaba. Pourquoi n'interdit-on pas à ces engins de passer par là durant la journée ?» se sont-ils demandé ces citoyens avec colère. Remontant la rue Larbi Ben M'hidi, nous avons été interpellés par des marchands qui y tiennent commerce, lesquels cherchaient à confirmer la rumeur selon laquelle le stationnement dans cette rue serait interdit, des deux côtés de la chaussée, à partir du 15 octobre prochain. Tout près de là, à la rue Tatache, encombrée tout le long de la journée par le flot incessant de véhicules qui veulent accéder au centre-ville, les riverains se disent exaspérés par les bruits incessants des klaxons et les fumées d'échappement. Et toute cette situation est accentuée par le manque de communication des autorités concernées qui, durant près de 10 jours, sont restées silencieuses sur la question du transport, laissant la place aux rumeurs les plus folles qui ne font qu'ajouter au désarroi des habitants de la ville. Ces derniers souffrent chaque jour le martyre pour se déplacer d'un point à l'autre de la ville. Portés à la connaissance des secteurs concernés, les desiderata des citoyens ont été appréciés de différentes manières. Ainsi, au sujet de la circulation des poids lourds et du cas de la rue Ben-M'hidi, M. Bouarroudj, chef du service Transport à l'APC, a répondu que les décisions visant, d'une part à interdire, de 7 à 19h, la traversée de la ville par les poids lourds et d'autre part, la suppression du stationnement à la rue Ben M'hidi, sont du ressort du wali. «A cet effet, a-t-il affirmé, l'APC a saisi le chef de l'exécutif de la wilaya et le maire n'attend que la réponse de celui-ci pour élaborer et signer les arrêtés communaux». Pour ce qui concerne le transport urbain, le représentant de l'association des transporteurs, M. Bougourzi, a répondu que les problèmes de la circulation entre Ali Mendjeli et le centre-ville ne datent pas d'aujourd'hui, surtout durant les périodes de pointe, c'est-à-dire le matin et à la sortie des administrations, des écoles et des universités, car il faut au moins 2 heures pour parcourir les 25 km qui séparent Ali Mendjeli de Constantine. «De notre côté, a signalé ce syndicaliste, à part les problèmes d'aménagement à la station Khémisti que les services de la mairie ont promis de régler au courant de cette semaine, tout va bien !». Pour ce qui est des taxieurs qui imposent la course en pratiquant des tarifs exorbitants, M. Ali Bouadi, responsable du bureau de wilaya de la fédération des taxieurs, organisation placée sous l'égide de l'UGCAA, lequel participe régulièrement aux réunions de la commission communale des Transports, «il s'agit de quelques cas qui ne peuvent être nullement imputés à son organisation. Nous condamnons fermement ces pratiques illégales, a-t-il affirmé, et il appartient aux usagers de refuser le diktat de ces taxieurs véreux et les signaler à la police», a-t-il dit hier en guise de réponse à notre question. Ainsi, et dans l'attente des réponses aux propositions faites aux autorités pour réglementer un peu mieux cette situation stressante pour tout le monde, c'est la galère dans les transports et la circulation en ville.