Témoin gênant lors d'un procès au Tribunal pénal international (TPI), le colonel Kadhafi aurait été liquidé par la France et les Etats-Unis, qui avaient en fait planifié son assassinat bien avant le 20 octobre, jour de sa capture et de sa mort, près de Syrte, alors qu'il tentait de quitter la ville. C'est ce que révèle le quotidien satyrique français le «Canard Enchaîné», selon lequel aussi bien les Etats-Unis que la France voulaient liquider physiquement le colonel, et éviter sa comparution devant des juges du TPI. Objectif : empêcher qu'il ne se serve de la tribune du TPI pour parler de ses relations supposées avec la CIA, avec les services secrets français et autres officines du renseignement américaines et françaises. Des troupes spéciales au sol américaines et françaises étaient d'ailleurs présentes aux côtés des insurgés du CNT, notamment à Syrte où se déroulait la dernière bataille pour la chute du régime de Kadhafi. Elles appartenaient, selon le quotidien parisien, aux services de renseignements américains et français, avec pour mission de porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, surtout, capturer le 'Guide'' vivant. La hantise était cependant que 'ce nouvel ami de l'Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l'aide qu'il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu'il offrait aux uns et aux autres. Voire plus grave, sait-on jamais?''. C'est à partir de ce moment que la mission des 'troupes au sol'' a changé pour devenir en quelque sorte 'liquidez Kadhafi''. Le 20 octobre à 8h30 du matin, trois avions de l'OTAN s'approchent de Syrte, mais aucune relation cependant avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Kadhafi en faisait partie, et un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui largue deux bombes de 225 kilos guidées au laser. Bilan : 21 véhicules détruits et Kadhafi seulement blessé. Des soldats français auraient été sur les lieux, et ont assisté à la capture de Kadhafi, et à son lynchage. Les images de télévision montrent qu'il est tabassé, molesté, frappé à la tête, et puis plus rien, sauf une autre image le montrant gisant dans son sang, à même le sol. Que s'est-il passé ? Officiellement, il a été tué d'une balle tirée à bout portant par un jeune. De nombreux témoignages confirment, cependant, la présence sur les lieux de militaires étrangers que les troupes du CNT n'ont pas inquiétés. Parmi eux, il y aurait même des mercenaires sud-africains, certains blessés, chargés, eux de faire sortir le «Guide» indemne de la ville. Deon Odendaal, un de ces mercenaires, cité par le quotidien sud-africain «Reporter», indique qu'au moins deux Sud-Africains ont trouvé la mort dans l'opération, mais précise que la plupart des mercenaires s'en sont sortis parce que les soldats libyens ont crié de ne pas tirer sur des étrangers, et les ont même aidés à fuir. La liquidation physique de Kadhafi, une affaire de 'Barbouzes'' scabreuse qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, alors que l'acte de décès de l'ex-dirigeant libyen a été signé par Washington et Paris, dès l'intervention des avions de l'OTAN en Libye. Officiellement pour protéger les civils contre les exactions des militaires pro-Kadhafi. Officieusement pour soutenir la rébellion et chasser du pouvoir un homme devenu trop gênant.