Lancé en mars 2011, le site Web «epay.dz» de paiement électronique permet d'acheter et de vendre en ligne, ainsi que de régler des factures. En attendant d'être totalement au point, une fois conclus les accords nécessaires avec, entre autres, les banques et les opérateurs téléphoniques, cette plateforme se veut une alternative à l'absence de paiement électronique en Algérie. Son directeur général et gérant de la Sarl «EPay» basée au Technoparc de Sidi Abdellah Alger, Mohamed Hamza, livre ici les détails de cette expérience inédite. Plusieurs facteurs freinent le développement de l'Internet et, plus généralement, des nouvelles technologies en Algérie. Le plus important reste, sans doute, l'absence du paiement électronique. Dans les pays qui nous ont largement dépassés dans l'usage des fonctionnalités du Web et de sa généralisation, un saut qualitatif et quantitatif a été effectué depuis qu'il est possible d'acheter et de payer en ligne des produits et des services. Depuis quelques années, des tentatives ont été lancées à partir de plusieurs wilayas du pays pour rendre effectives des transactions sur le Net. En mars dernier, la Sarl EPay est venue s'ajouter à ces expériences en apportant une valeur ajoutée qui rapproche de la pratique internationale en matière de paiement en ligne. Le site propose aux usagers de payer en ligne leurs factures de téléphone, d'Internet, d'électricité et d'eau. Mais, aucune de ces fonctions n'est opérationnelle pour le moment. «Nous sommes en négociation avec des opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que les compagnies d'électricité et d'eau, pour rendre effectif le paiement en ligne des factures», explique Mohamed Hamza. L'utilisateur est appelé à s'inscrire sur le site pour obtenir un compte «epay» qu'il devra recharger, à travers des distributeurs agréés (points de vente), un versement ou un transfert bancaire, par le montant qu'il désire mettre dans son solde avec lequel il va pouvoir acheter des biens et des services sur Internet, via les sites conventionnés avec «epay.dz». Ces services s'adressent aussi bien aux particuliers qui désirent, par exemple, acheter de la musique online ou des revues scientifiques, qu'aux professionnels qui souhaitent proposer ou utiliser des outils e-commerce. Pour le moment, le site compte 28 points de vente de coupons prépayés. «C'est peu, mais nous sommes au stade du démarrage. Nous élargissons au fur et à mesure notre réseau», affirme le DG. Depuis son lancement le 22 mars 2011, «epay.dz» compte 5.486 utilisateurs dont 5.447 particuliers et 39 entreprises. «Awras.com» expédie son premier livre acheté en ligne à Ghardaïa Le site compte une vingtaine d'entreprises partenaires auprès desquelles les utilisateurs peuvent acheter des biens et services. Un nombre important parmi elles proposent des solutions TIC, de l'hébergement de sites Web, des téléchargements, de la téléphonie sur Internet et autres services online. Quatorze au moins sont des sites algériens offrant des services Internet, des produits à vendre (dont des livres), le courrier express (EMS), et des abonnements à la Revue d'information scientifique et technique (RIST). D'autres, comme Al Jazeera Mobile et Al Jazeera Sport, pour les abonnements à leurs offres, et des sites pour l'achat de versions non piratées de logiciels. Le dernier venu des sites partenaires de «epay.dz» est «awras.com» le premier site de vente en ligne des livres en Algérie, situé au Technoparc de Sidi Abdellah. «Lancé officiellement le 14 novembre 2011, par le ministre des PTIC, M. Moussa Benhamadi, le site «awras.com» compte déjà quatre maisons d'édition partenaires. Pour le moment, quelque 17 titres sont proposés par les éditions Chihab, Dar Houma, Echourouk et l'ENAG. La première commande de «awras.dz» a été enregistrée quatre jours après le lancement par un internaute de Ghardaïa qui a reçu son livre au début de la semaine», affirme Mohamed Hamza. Selon lui, c'est la société EMS Campion Poste qui expédie les commandes vers toutes les régions du pays. «Un livre commandé sur le site Web à Alger centre est livré le lendemain. Dans d'autres chefs lieux de wilaya, c'est J+2, et ailleurs, c'est J+3 maximum», ajoute M. Hamza qui précise que dans le cadre de son partenariat avec «epay.dz», EMS réduit de 50% ses tarifs des expéditions de livres et de magazines en Algérie. A noter, ajoute-t-il, «les frais de livraison sont les mêmes quelle que soit la destination nationale du livre». Comment prévenir la fraude dans ce genre de transactions ? «Nous vérifions les données des utilisateurs à l'inscription, email et numéro du mobile. En plus chaque transaction doit être confirmée par SMS instantanément», explique Mohamed Hamza. Et si un usager veut récupérer son solde chez «epay.dz», il peut le demander et un virement CCP ou bancaire sera effectué à son compte, affirme aussi notre interlocuteur. Bien que bridé par l'absence du paiement électronique, le paiement en ligne alternatif en Algérie a de beaux jours devant lui. Mohamed Hamza, qui évite de faire de comparaison avec ce qui existe en Tunisie et au Maroc, est convaincu que les choses vont s'accélérer en 2012 en matière de e-paiement car, dit-il, «il y a une importante demande citoyenne».