La filiale algérienne de Société Générale se porte bien mieux que le groupe international. Le nouveau Président de son directoire, M. Pierre Boursot,Société Générale Algérie, annonçait la semaine dernière un objectif de 150 agences d'ici 2015. Mais surtout une profitabilité en hausse de SGA. Une nouvelle illustration du dynamisme et des ambitions en hausse de la banque portée par l'augmentation récente de ses ressources et les perspectives d'un marché algérien particulièrement porteur pour l'ensemble des banques privées. Société Générale Algérie (SGA) revendique aujourd'hui la place de 1ère banque privée algérienne avec plus de 300 000 clients. La filiale de la banque française a annoncé cet été des engagements tous secteurs confondus de plus de 220 milliards de dinars (2,2 milliards d'euros), et un bénéfice de 3,4 milliards de dinars (34 millions d'euros) en 2010, en forte progression par rapport aux 2,4 milliards de dinars enregistrés en 2009 . Les dirigeants de SGA ne perdent aucune occasion de préciser que les fonds propres de la banque dépassent largement le montant du minimum légal et sont actuellement proches de 20 milliards de dinars ( 200 millions d'euros) ajoutant que la totalité des bénéfices réalisés sont réinvestis en Algérie. Dans ce contexte de croissance accélérée, le dernier rapport annuel de la banque annonce 63 agences opérationnelles à fin 2010 et des rythmes d'ouverture d'une dizaine d'agences par an au cours des dernières années. Comme la plupart des banques privées, SGA se plaint cependant des freins «exogènes» imposés au développement de son réseau par la Banque d'Algérie. Le PDG sortant de la Société générale, Gérald Lacaze, en avait fait l'un de ses chevaux de bataille et déclarait encore cette année: «Nous avons actuellement plus d'une dizaine d'agences qui attendent leur agrément par la Banque d'Algérie ; les délais de délivrance de ces autorisations restent pour nous une source de frustration et un frein au développement rapide de notre activité». Des déclarations publiques qui lui avaient d'ailleurs valu, nous dit-on,une convocation à la villa Joly (siège de la Banque d'Algérie). LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CLIENTELE PROFESSIONNELLE L'interdiction du crédit à la consommation et du crédit automobile au début du mois de septembre 2009 n'est plus qu'un mauvais souvenir. Le personnel dédié à ces opérations a été réaffecté vers le crédit aux professions libérales et aux artisans et commerçants ainsi qu'aux petites PME, nouveaux créneaux porteurs identifiés dans le but de rentabiliser un réseau d'agences qui va continuer de croître à un rythme soutenu. L'effort de la banque dans ce domaine et son succès relatif reposent sur un meilleur encadrement et une meilleure prise en charge de la clientèle. Pierre Boursot précisait voici quelques jours «Nous avons déjà développé une clientèle de près de 21.000 professionnels qui comporte plus de 5400 PME et de prés de 15.000 artisans, commerçants ou membres de professions libérales. L'extension de notre activité dans ce domaine est une de nos priorités». ANTICIPER LE REPROCHE D'ECREMAGE DU MARCHE Bien que ses dirigeants s'en défendent, ainsi que le faisait encore voici quelques jours Pierre Boursot, la rentabilité de la banque est aussi assurée par le financement des opérations d'un commerce extérieur toujours aussi florissant et dont les mesures adoptées par le gouvernement dans le cadre de la LFC 2009 ont d'ailleurs fait l'un des piliers de la profitabilité des banques privées qui réaliseraient dans ce domaine plus d'un tiers de part de marché. Une performance qui est attribuée à la célérité qui caractérise l'exécution des opérations ainsi qu'à des tarifs très compétitifs. Les dirigeants de SGA s'efforcent également d'aller au devant d'éventuelles accusations d' «écrémage» du marché en soulignant, conformément aux souhaits exprimés par les autorités financières du pays, l'engagement de leur banque aux côtés des investisseurs qu'elle ambitionne d'accompagner en développant notamment les financements spécialisés.