La vieille ville de Constantine, qui tombe en ruine et classée patrimoine national à protéger et à sauvegarder, a été, jeudi dernier, au cœur d'un débat axé sur l'étude concernant la stratégie retenue pour sa réhabilitation, mais aussi des travaux de réfection en cours de quelques maisons de la rue Mellah Slimane, qui serviront de modèle à la restauration du reste de la vieille ville. Selon le directeur de la culture, M. Foughali, «l'étude, qui a démarré en 2007 et à laquelle un montant d'un milliard 500 millions de centimes a été affecté, est à son ultime phase et est pratiquement finalisée, n'attendant que son adoption par l'APW avant le 02 mai prochain pour devenir exécutoire». En effet, selon la représentante du bureau d'études qui a expertisé maison par maison la vieille ville, l'étude a consisté en une 1ère phase de diagnostic de 1.164 maisons, en plus d'une enquête des ménages qui a touché 50% des habitants et qui a montré que 575 constructions sont dans un état dégradé, dont 136 menacent ruine mais sont toujours habitées. La 2ème phase a concerné surtout les aspects historiques, alors que la dernière phase a précisé les contours de la législation devant régir les opérations de réhabilitation du patrimoine bâti, servant de logement, de commerce ou d'activités relevant des métiers de l'artisanat. C'est ainsi, indique-t-elle, que les simples travaux afférents aux dispositions dites de 1ère urgence sont estimés à 350 milliards de centimes. Ces travaux consistent à corriger et caler un mur qui penche, retaper un autre fissuré, retaper aussi les cages d'escaliers, refaire l'étanchéité des toits, enlever les déblais, réhabiliter les réseaux d'assainissement, d'éclairage public et des routes qui datent tous de la période coloniale. Pour M. Touam, responsable de la cellule chargée des travaux de réfection des maisons situées dans la rue Mellah Slimane, en tant que modèle, il signale «que sur près d'une douzaine de bâtisses concernées, deux sont complètement terminées et leurs propriétaires sont revenus et y logent actuellement». Aux questions de certains auditeurs qui ont soulevé le problème des travaux de réhabilitation de la vieille ville, alors que ses habitants y sont toujours, il affirme «que bien au contraire, l'objectif est de mener les travaux de rénovation sans évacuation des populations. Il s'agit de maintenir tout le monde sur place, les habitants, les commerces, les marchés etc., et le défi est de les inviter à participer à l'opération par des idées, des conseils, par de petits coups de pouce, qu'ils comprennent et qu'ils ne refusent pas. Et d'observer «que, d'ailleurs, c'est cette expérience qui a montré qu'au cours des réhabilitations déjà réalisées et d'autres en cours, que nous voulons comme modèle pour toute la vieille ville (Souika, Rahbet Essouf, la rue du 19 Juin, etc.), les gens réticents au départ ont vite compris l'enjeu de ces travaux, si bien qu'il est arrivé qu'on dise à un commerçant que son local n'est pas destiné à cette activité, car à l'origine, c'était une chambre faisant partie d'une habitation, et beaucoup de ces commerçants ont admis cette réalité et accepté que leur activité soit délocalisée dans une baraque aménagée à proximité.