Une commission d'enquête du ministère des PTIC et une autre de la DGSN se sont succédé la semaine écoulée à Sidi Bel Abbès pour relever les défaillances et délimiter les responsabilités autour de l'affaire du bureau de poste de Ben Badis qui a défrayé la chronique. Pas moins de 3 milliards 500 millions de centimes ont disparu suite à un vol survenu le 7 mars dernier dans la soirée. Deux personnes sont en détention provisoire. Il s'agit en fait d'un receveur malade et aux porte de la retraite et d'un gardien chômeur du filet social. L'affaire se trouve en instruction devant le tribunal de Ben Badis. Pourquoi ces commissions d'enquêtes ? Et sur quoi a-t-on voulu enquêter ? Ces deux questions constituent le véritable nœud gordien de l'affaire puisque les premiers éléments de l'enquête menée par la sureté de daïra de Ben Badis ont révélé la négligence du fait que le receveur incriminé n'occupait pas le logement d'astreinte situé au-dessus du bureau de poste et le veilleur de nuit chômeur s'était absenté la nuit du vol. Sont ils les seuls responsables de cette négligence ? Le logement d'astreinte est inoccupé depuis presque une décade et les rapports de contrôle ont tous fait état de cette défaillance. S'agissant du gardiennage, l'unité postale était dans l'incapacité de recruter des vigiles pour sécuriser les lieux et il a fallu recourir aux solutions faciles en attribuant cette tâche périlleuse à une personne socialement vulnérable. Le veilleur de nuit pour 3000 DA par mois n'était pas à sa première absence à en croire des indiscrétions. Pourtant son statut de filet social lui interdit le gardiennage de nuit selon les textes en vigueur. Ces négligences ont duré des années et il a fallu que 3 milliards 500 millions de centimes abandonnés dans la nature disparaissent pour que l'on s'inquiète par des commissions d'enquête. La commission d'enquête de la DGSN serait dépêchée pour enquêter sur une déclaration du receveur en détention. Il aurait jeté un pavé dans la mare en signifiant qu'il n'était pas été au courant de la somme exacte qui a disparu de la chambre forte la nuit du 7 mars dernier.