A l'évidence, les pharmaciens ayant des stocks de médicaments périmés, boudent l'incinérateur qui a commencé à fonctionner, dernièrement, dans la zone industrielle de Didouche Mourad et les responsables de la société qui gère cet incinérateur n'ont pas manqué d'exprimer leur étonnement devant cette situation. Rencontré, jeudi dernier à la cérémonie de distribution des décisions d'autorisation d'investissement, organisée à la wilaya de Constantine, M. Dergal, investisseur et gérant de la station de traitement et d'incinération de déchets des activités de soins médicaux et vétérinaires (Stidest), nous a fait part, en effet, de son étonnement devant le manque d'affluence des pharmaciens alors que ces derniers n'ont cessé, durant ces dernières années, de réclamer à cors et à cris, l'implantation d'un incinérateur et surtout sa mise en service rapide, pour leur permettre de se débarrasser des tonnes de médicaments périmés qu'ils stockent dans leurs locaux Contactés hier, des pharmaciens et des responsables du bureau local du syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), soutiennent que «les prix pratiqués par le Stidest ne conviennent pas aux pharmaciens. Le prix au kilo de médicaments à incinérer pratiqué par Stidest est nettement supérieur à celui pratiqué par la société «Ecféral» d'El-Harrach, à Alger», nous a affirmé hier M. Bouherid, secrétaire général du bureau de wilaya du SNAPO de Constantine, confirmant ainsi les déclarations des quelques autres pharmaciens que nous avons interrogés. En effet, explique notre interlocuteur, la société implantée à Didouche Mourad exige 300 dinars, hors taxes, pour l'incinération d'un kilo de médicaments périmés, dans sa forme solide, et 250 dinars pour sa forme liquide. Ces tarifs ont été proposés à nos adhérents et aux responsables des bureaux régionaux du SNAPO de l'Est et tous les ont rejetés catégoriquement. Nous avons alors convenu de provoquer une réunion avec le gérant de Stidest pour lui proposer de faire un abattement des tarifs d'incinération. C'est pour cette unique raison que les pharmaciens ne sont pas chauds pour incinérer leurs stocks de médicaments périmés à la station de Didouche Mourad. Pour rappel, le bureau de wilaya du SNAPO a annoncé, au mois de juillet dernier, que plus de 35 tonnes de médicaments périmés sont stockés depuis 2003 dans 312 officines pharmaceutiques de la wilaya et attendent d'être incinérés.