L'anarchie qui prévaut sur les lignes de transport suburbain reliant Oran à Hassi Bounif, Sidi Maârouf, Hassi Ameur, Boufatis et Hassi Ben Okba et leurs hameaux, a finalement poussé les services de sécurité et la direction des Transports à réagir. Suite à une plainte des transporteurs de la ligne 2, les services de sécurité ont interdit, dès l'après-midi du dimanche, le stationnement des minibus «Toyota», desservant Hassi Bounif, à Dar El Beïda, laissant ainsi des centaines d'usagers en rade, a-t-on constaté sur les lieux. Les propriétaires des bus de la ligne 2 se plaignent de la concurrence déloyale des minibus qui racolent les usagers à Dar El Beïda, alors que leur terminus est à l'USTO. Cette situation a provoqué le courroux des transporteurs de la ligne 2 qui sont obligés de se rendre jusqu'au terminus de M'dina J'dida pour déposer les usagers. Selon des sources bien informées à la direction des Transports, l'interdiction de stationnement sera appliquée avec rigueur contre les propriétaires des minibus. «Les dossiers de plusieurs transporteurs épinglés par les services de sécurité se trouvent, désormais, entre les mains de la commission de discipline qui devra trancher prochainement sur les sanctions à infliger aux contrevenants», confient nos sources. Des motocyclistes de la police ont été affectés au rond-point de Dar El Beïda pour veiller au respect de cette interdiction. Les transporteurs récidivistes risquent de nombreuses sanctions, à commencer par le retrait de permis de conduire, des amendes jusqu'à la mise en fourrière et le retrait de l'agrément. Première conséquence de l'interdiction de stationnement des minibus, des centaines d'usagers sont laissés en rade à Dar El Beïda, au grand bonheur des clandestins qui négocient cher leurs services. «La majorité des familles qui habitent Hassi Bounif et ses hameaux sont des gens modestes. Ils n'arrivent même pas à joindre les deux bouts. Comment alors se permettre les services de clandestins?», s'interroge ce père de famille. Les habitants de Hassi Bounif, Hassi Ameur, Boufatis et Hassi Ben Okba, entre autres, trouvent en fait d'énormes difficultés pour se déplacer en particulier durant les heures de pointe. Se rendre à Oran devient, de plus en plus, compliqué pour les citoyens de cette zone qui enregistre une explosion démographique à cause d'une urbanisation anarchique. Cet état de fait commence à exaspérer les usagers surtout les travailleurs dont nombreux sont contraints de sortir tôt le matin pour prendre le bus. Il est quasiment impossible de trouver une place assise dans un bus aux heures de pointe. Les citoyens sont tassés comme des sardines par les receveurs. Pour arriver à bon port, sans essuyer trop de dégâts, l'usager doit faire preuve de grande patience à cause des arrêts prolongés, qui peuvent durer chacun entre 5 et 10, décidés illégalement par des transporteurs privés. Les usagers, paquetés comme du cheptel dans les bus, s'agrippent, avec toutes leurs forces, aux barres afin de se prémunir des secousses et des freinages brusques et violents. Des chauffeurs de bus, recrutés sans aucune formation, se livrent à des courses-poursuites et des manoeuvres dangereuses pour embarquer le maximum de clients. La liste des autres infractions commises par des transporteurs est longue : non respect des itinéraires et du code de la route, arrêts sur des lieux non autorisés, non respect des arrêts officiels, surcharge technique etc. etc.