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Réformes économiques : Plaidoyer pour un commerce équitable
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 09 - 2012

Le Word Trade Center (WTC) Algérie recevra en principe, au cours de ce mois de septembre sa deuxième certification après en avoir reçu une première en 2005.
C'est son directeur, Sid Ahmed Tibaoui, qui l'a annoncé mardi dernier en présence d'un parterre composé des amis et fidèles du WTC, dont d'anciens ministres et d'anciens responsables d'institutions notamment économiques et sociales. L'ancien délégué aux participations de l'Etat(DPE) a l'air confiant en ce qui concerne cette nouvelle certification au regard de la présence de deux représentants du WTC New York au cours de la rencontre qu'il a organisé mardi dernier, sur les hauteurs de Hydra. «Nous avons envoyé à l'entreprise mère, un dossier complet de nos activités, c'est sur la base de son contenu que les responsables décideront si nous méritons la certification «Silver» ou pas, » nous a-t-il déclaré. La présence des représentants du WTC New York doit certainement être le gage qu'il faut pour l'avoir. Le WTC Algérie recevra sa distinction au cours de l'Assemblée générale annuelle des WTC du monde entier qui aura lieu à partir du 22 septembre prochain à Moscou.
Il faut reconnaître que le WTC Algérie comptabilise de nombreux bons points par son organisation d'un cycle de conférences, chaque dernier mardi du mois alterné par l'intervention d'une personnalité nationale, et d'un conseiller économique d'une ambassade accréditée à Alger. Son directeur a fait savoir que le Centre organisera prochainement des rencontres exclusivement avec les conseillers économiques des pays émergents.
En attendant et à la veille de sa distinction à Moscou, le Centre a tenu à «faire parler» l'ancien ministre du commerce, Bakhti Belaïb, qui n'a rien perdu de sa verve. Tibaoui a choisi de le faire intervenir sur «le commerce équitable» en cette conjoncture de désordre économique mondial. C'est comme si Bakhti Belaïd a voulu apaiser des esprits en ébullition tant l'économie nationale souffre de profonds dysfonctionnements structurels. Aux yeux de l'ex ministre du commerce, « le commerce équitable pourrait contribuer à humaniser la mondialisation, à booster le développement durable, à assurer la rentabilité économique tout en instaurant des traditions de solidarité citoyenne. »
L'ancien ministre du commerce estime ainsi que « c'est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et l'équité pour de meilleures conditions d'échanges et le respect des droits des producteurs, des commerçants et des consommateurs.» Ceci, dit-il « exige des conditions d'échanges plus équilibrées et plus justes que ceux gérant le commerce mondial. » Mais il ne peut se pratiquer sans précise-t-il « faire prendre conscience au consommateur pour participer à un commerce consacrant la solidarité, le développement et l'éthique. » Ce qui impose selon lui, le respect d'un certain nombre de critères entre autres et en premier l'exercice de pressions sur les multinationales qui régentent le commerce mondial « pour qu'elles pratiquent des prix plus raisonnables sur les produits alimentaires, faire en sorte de diminuer le nombre d'intermédiaires pour maximiser la marge des producteurs et, éviter l'emballement des prix, s'assurer de la traçabilité des matières premières, des conditions de travail de ceux qui produisent et de la qualité des produits. » Belaïb estime que « ce n'est pas une œuvre de charité » même si l'on apprend que le lancement du commerce équitable a été fait par des Hommes de religion. Ce qui est sûr selon l'ancien ministre du commerce, c'est que ses activités permettent d'assainir les cycles de production par le respect des conditions de travail, d'hygiène et de sécurité pour un développement durable et une amélioration du service public. » La réussite de ces activités repose, selon lui, sur une chaîne de six intervenants en premier « les producteurs vulnérables, les importateurs notamment des pays du nord qui acceptent d'acheter les produits à des prix justes, les distributeurs des produits intégrés et labellisés, les organisations sympathisantes (ONG) qui en constituent les relais nécessaires à leur développement, les consommateurs qui acceptent d'acheter plus cher pour le bien de la collectivité.
COMMERCE EQUITABLE CONTRE UNE OMC AUX ACCORDS CADUCS
Belaïb fait savoir que « 70% des pays occidentaux sont consommateurs de produits équitables, qu'en 2011, ce commerce a enregistré un gain de 5 milliards d'euros, en nette augmentation par rapport à 2005, où il n'a eu qu'un milliard d'euros et plus par rapport à 2003, où il n'était qu'à 700 millions d'euros. » Les produits labellisés sont au nombre de 36.000 et sont commercialisés dans 79.000 points de vente (notamment des centres commerciaux) répartis à travers ces pays. Le commerce équitable est fortement soutenu par le mouvement altermondialiste.
«Malheureusement, le désintérêt est total dans notre pays sous l'effet anesthésiant de la rente pétrolière, » se désole l'ancien ministre, même dit-il si « le commerce équitable connaît à travers le monde 5 à 10% de progression par an et que l'OMC commence à le prendre en considération surtout que certains des accords bilatéraux de cette organisation mondiale s'avèrent de plus en plus caducs. » Les spécialistes avouent que « la structure actuelle des producteurs algériens ne permet pas de s'y intéresser. » Il faut en effet dit un ancien conseiller à la chefferie du gouvernement que « les producteurs nationaux s'organisent en coopératives, qu'ils augmentent la production et assurent la qualité des produits. » Belaïb précise alors que « ce n'est pas une initiative institutionnelle, ce n'est pas l'œuvre des gouvernements, mais des associations soutenues par la société. » Et ce sont les associations relais qui manquent le plus.
L'ouverture d'un débat autour des ces questions à laisser libre cours à la réflexion et au constat et, parfois même a mené à de grandes digressions. C'est ainsi qu'un ancien responsable a affirmé que « l'Algérie comptabilise deux échecs, un échec politique flagrant et un autre religieux qui est plus flagrant que le premier, elle n'a réussi ni dans l'un ni dans l'autre pour organiser la société. » Ce qui selon lui, «empêchera le commerce équitable, ou toute autre économie structurée en vue d'émerger. » Il conclura en soutenant que « l'échec du pays dans son ensemble est incarné par l'échec de l'éducation nationale à tous ses niveaux. » Il déclare sans ambages que « L'université est dangereusement gangrénée. » Il est conscient que « pour instaurer une solidarité active au sein de la société, il faut un strict respect des lois en premier par ceux qui les édictent et un strict respect du contrôle, ce qui est loin d'être le cas. »
«L'UNIVERSITE EST GANGRENEE»
Un ancien cadre du ministère du commerce, Mouloud Hedir, relèvera pour sa part, que pour lancer l'idée du commerce équitable « il faut créer des liens entre le producteur et le consommateur, alors que chez nous l'ensemble de nos importateurs achètent des produits sans en connaître l'origine. » Il note que « le café -un des produits commercialisés dans ce cadre- est importé chez nous, alors qu'on ne connaît pas où il a été fait. » Pour Hedir « c'est d'ailleurs cette méconnaissance de la chaîne de production et de distribution qui nous fait subir au pays le paiement de lourds frais de transports et d'intermédiaires. » Il pense alors qu'«il faut réfléchir sur le cycle qu'emprunte les produits concernés pour le maîtriser. » L'un des représentants du WTC New York, a reconnu que « si l'OMC a pu quasiment être vaincue à Seattle, le commerce équitable peut être ce grain de sable qui pourrait bouleverser la sphère commerciale mondiale. » L'assistance s'accorde à dire que « ce sont des actions militantes de ce genre qui peuvent redéfinir les relations de travail pour plus d'équité. » Le représentant du WTC New York lance avec le sourire que «si j'ai pu boire un jus de fruits cubain vendu dans le cadre de ce commerce, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas en boire un algérien». Le lancement d'un tel commerce dans un pays, où la corruption gagne du terrain n'est pas évident, selon des intervenants. « Je suis d'accord quand on sait, qu'il n'y a pas eu de multinationale qui s'est installée dans notre pays, sans qu'elle n'ait payé de surcoûts, mais il est possible de dépasser de telles situations en lançant les activités du commerce équitable, il faut y aller et même si on rate. J'aimerai bien qu'on essaie, ce n'est pas la panacée mais ça peut être une voie pour diversifier les produits hors hydrocarbures, » dit Belaïb. Il est convaincu que pour un début, les produits du terroir, agricoles et artisanaux pourraient aisément faire l'affaire.


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