C'est reparti pour une nouvelle foire électorale durant laquelle les aspirants aux suffrages des électeurs vont à nouveau gaver ces derniers de mirifiques promesses. Il s'agit cette fois des élections locales destinées à procéder au renouvellement des exécutifs communaux et des assemblées populaires de wilaya. En principe, plus de quarante formations partisanes sont susceptibles de prétendre à la participation. Sauf que la nouvelle loi électorale ayant mis haut la barre concernant le taux de voix qu'ils doivent réunir pour bénéficier de sièges fera reculer un grand nombre d'entre eux. L'expérience des élections législatives qui s'est soldée par leur débâcle incitera les plus réalistes d'entre eux à renoncer à entrer en lice ou peut-être à donner suite à la suggestion faite en leur direction au lendemain du scrutin du 10 mai leur conseillant de former des alliances électorales. Cela étant, il ne faut pas s'attendre à ce que ce nouveau round électoral va contribuer à mettre fin à la paralysie politique qui plombe l'avenir du pays. Qu'elles soient locales et donc supposées interpeller et motiver l'intérêt des citoyens, ces élections ne verront pas pour autant les électeurs affluer vers les urnes. Comme ils ont été indifférents à la bataille électorale des législatifs, ils le seront également pour celle des locales. Pour eux, en effet, la course aux mandats dans le pays tant pour la députation que pour les sièges d'élus locaux et d'APW n'a de motivation pour ceux qui la disputent que l'opportunité qu'elle leur offre en cas de victoire d'occuper des positions offrant de multiples possibilités de promotion sociale, d'enrichissement et d'accaparement de toutes sortes. Ce qui n'est pas totalement faux, pas même réducteur. S'il y a effectivement ruée pour les candidatures tant aux législatifs qu'aux locales, ce n'est pas en effet parce que les postulants ambitionnent de « révolutionner » l'institution législative dans le premier cas ou pour ouvrir aux citoyens les portes des mairies dans le second. En majorité, ils savent parfaitement que ces deux objectifs leur sont impossibles à concrétiser, le pouvoir ayant pris toutes les dispositions pour qu'il en soit ainsi. Que malgré cela ils aillent courtiser l'électoral, ne plaide nullement en faveur de l'honnêteté et de la sincérité de leurs promesses électorales aux yeux des citoyens. En tout cas, pour le pouvoir, la tenue des élections à temps échu participe de la démonstration de la « normalité » de la situation du pays. Plus de sigles partisans y prennent part, plus l'illusion ainsi entretenue que l'Algérie n'est pas en crise politique a des chances d'influer le jugement de ceux dont l'opinion et le poids des avis comptent pour ce pouvoir. Une assemblée parlementaire ou des exécutifs locaux élus dans des conditions préjudiciables pour leur légitimité à parler et agir au nom des citoyens n'est pas pour le faire reculer. L'essentiel étant pour lui que le processus électoral se déroule en des formes de démocratie formelle, SMIG qui contentera les « gardiens » étrangers des dogmes de cette démocratie et lui évitera leurs foudres.