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Quand un expert de la Banque mondiale pourfend nos «capitalismes de copains»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 09 - 2012

En 2009, un rapport de la Banque mondiale intitulé «Des privilèges à la concurrence» fait des vagues. La fortune des entrepreneurs privés dans la région Mena dépendent surtout de leurs liens dans la sphère politique et administrative. Ce n'était pas scoop, le vrai intérêt du rapport était de souligner, par comparaison avec d'autres régions, l'effet mutilant d'un privé rimant avec privilège et non avec concurrence. Simon Bell, expert de la BM, relance le débat sur ce rapport.
Le rapport de la BM, traduit aussi en arabe, évoque des réalités connues sur des entrepreneurs privés dont la réussite dépend de leur entregent ou pour utiliser le jargon «des ressources politiques» dont ils disposent. Il essaie d'expliquer pourquoi le secteur privé dans la région Mena, ne parvient pas à déclencher une «transformation structurelle» de l'économie et à accélérer la croissance. Aucune économie de la région «ne connait le dynamisme le dynamisme et le type de transformation économique que des pays comme la Malaisie, la Chine, la République de Corée, la Pologne, la Turquie et d'autres économies émergentes ont connu». Le taux d'investissement y est de 15% du PIB en moyenne contre 30% en Asie de l'Est, les pays les plus performants de la région Mena exportent quelque 1500 types de bien, le plus souvent à faible contenu technologique alors qu'un pays comme la Turquie en exporte près de 4000. La productivité d'une entreprise industrielle de la région Mena est à moitié inférieure de celle de la Turquie. Et ce n'est pas un «défaut de texte et de réformes légales» qui explique l'absence de dynamisme. Ces réformes existent et varient d'un pays à un autre. Ce qui pose problème est «l'application discrétionnaire et arbitraire des lois et règlements par les administrations». Il en résulte que les tentatives de réformer «l'environnement des affaires, de réduire les situations de rente, les pratiques de passe-droits et les inégalités de traitement entre investisseurs, souffre ainsi d'un manque de crédibilité».
DES REGLES SUR «LE PAPIER»
Le rapport évoque aussi une perception «largement répandue» que les règles qui existent «sur le papier» ne s'appliquent pas de façon égale à tous. Conséquence : concurrence faible et dynamisme tout aussi faible. Globalement, le rapport souligne que les investisseurs dans la région Mena ont une «confiance limitée» sur une «application égale, constante et prévisible des réformes et nouveaux textes». Que ce soit en Algérie, en Tunisie ou au Maroc, cette évaluation faite en 2009 n'a rien d'étrange et recoupe des réalités que l'on retrouve dans les différents types de classements (Doing Business, transparency, etc…). Les choses ont si peu changé dans ce domaine qu'un expert de la Banque Mondiale, Simon Bell, (Chef sectoriel, service Finance et développement du secteur privé, Moyen-Orient et Afrique du Nord), a décidé de rafraichir les mémoires. Il explique l'accueil peu enthousiaste fait par les officiels au rapport au Caire comme à Rabat ou Beyrouth : «une fois le titre digéré, ils avaient dû réaliser quelle était l'idée maîtresse du rapport !». Et selon lui, ce rapport connait aujourd'hui un «retentissement considérable» à la suite de «l'avènement du Printemps arabe». Cette idée-maitresse est que la «réussite d'un ou (plus rarement) d'une entrepreneure dépendait de leurs relations plutôt que de leurs compétences. Pour monter une affaire en Tunisie, il fallait s'acoquiner avec le clan Ben Ali. Qu'il s'agisse de l'Egypte, de la Libye ou d'autres pays de la région, de telles connexions étaient les seuls garants de réussite et prospérité dans le secteur privé».
FAIRE BOUGER SENSIBLEMENT LE STATUQUO
Dans ce «capitalisme de copinage», ceux qui ont de la «ressource» s'empressent d'étouffer la concurrence et préservent leur pré-carré au détriment de l'économie. Simon Bell cite même Adam Smith pour décrire la situation qui prévalait dans la région MENA d'avant le Printemps arabe : «Il est rare que des gens du même métier se trouvent réunis, fût-ce pour quelque partie de plaisir ou pour se distraire, sans que la conversation finisse par quelque conspiration contre le public, ou par quelque machination pour faire hausser les prix.» La situation est encore pire, note l'expert, puisque dans le cas de la région «ne s'agit pas seulement de «gens du même métier», mais pratiquement de tous les pans du secteur privé. Bref, les copains font des affaires et ont «la mainmise tant sur les opportunités que sur les ressources». Cela a pour conséquence de restreindre le bénéfice «d'une croissance basée sur le jeu du marché» tout en entrainant une «diminution des investissements, une moindre diversification des exportations et un développement technologique moins sophistiqué». Le capitalisme des copains est profitable à quelques individus, il est un désastre pour l'économie, suggère-t-il. L'expert de la Banque Mondiale fait preuve d'un grand enthousiasme à l'égard du «Printemps arabe» qui aurait «brusquement changé la donne» et «créé une brèche, ouvert une fenêtre». Selon lui la région MENA «peut aujourd'hui mettre un terme à un système enraciné dans 20, 30, 40 voire 50 années de népotisme, à la condition de faire bouger sensiblement le statu quo actuel». Il note cependant que cette fenêtre ouverte ne le restera pas éternellement. Il faut, estime-t-il, «une réelle ouverture», «une plus grande acceptation des investissements étrangers» et «un accroissement significatif des pressions concurrentielles» et l'avènement d'un véritable «écosystème des affaires». Vaste programme. Et Simon Bell avertit : «Si ces conditions ne sont pas remplies, la perspective d'une innovation réelle, seule capable de générer les emplois à revenu intermédiaire tant attendus dans l'ensemble de la région, se fermera inéluctablement.»


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