Le vaccin antigrippal sera disponible dès dimanche prochain dans l'ensemble des centres de vaccination et structures privées du territoire national et la pénurie du vaccin contre l'hépatite B pédiatrique devrait être réglée le mois de novembre prochain. C'est ce que le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de la Population, le professeur Smaïn Mesbah, a affirmé, hier matin, au micro de la chaîne 3 en assurant que toutes les mesures ont été prises pour prévenir les dysfonctionnements et insuffisances régulièrement déplorées ces dernières années. «Le processus de livraison des deux millions de flacons antigrippaux doit s'achever demain jeudi et dès dimanche la campagne de vaccination sera lancée au profit de la population concernée (personnes âgées, malades chroniques et enfants en bas âge, Ndlr)», a-t-il souligné en rappelant que le vaccin était gratuit dans les établissements publics et remboursable chez le privé. Rappelant que 1.400.000 personnes avaient été vaccinées l'année dernière, le représentant de la Santé a annoncé que l'objectif cette année était de toucher deux millions d'Algériens. «Nous savons que 1.800.000 cas de grippes sont signalés chaque année, nous travaillons donc à augmenter graduellement le taux de couverture de 10% par année. Notre objectif est d'atteindre 50% de la population éligible alors même que les pays développés ne dépassent pas 30%», a-t-il souligné en indiquant que ce travail se fonde essentiellement sur les analyses et les recommandations du comité d'expert de l'OMS et des spécialistes du ministère de la Santé. A propos de l'inadmissible et récurrente pénurie d'un certain nombre de médicaments, Smaïn Mesbah a estimé nécessaire de souligner qu'il était là, à la fois «pour parler vrai mais aussi pour éviter la panique à la population». «Il n'y a plus aucune pénurie et le vaccin contre l'hépatite B pédiatrique est le seul vaccin qui a été indisponible pendant quelques mois à cause d'un fournisseur étranger qui n'a pas tenu ses engagements. Aujourd'hui, tout est en passe d'être résolu : l'Institut Pasteur vient de recevoir une première tranche d'un million de doses et nous avons pratiquement reconstitué l'ensemble des stocks de médicaments», a-t-il certifié en rassurant les parents dont les enfants sont en retard de vaccination qu'il n'y avait pas de risques pour leurs nourrissons ; d'une part, parce que l'hépatite B n'est pas une maladie que l'on contracte à cet âge-là et, d'autre part, parce que ce vaccin se rattrape rapidement. «Dès que le contrôle des vaccins est achevé, nous allons relancer la vaccination et le rattrapage des retards ( ) c'est-à-dire aux environs du 08 novembre», a-t-il promis, soulignant, au passage, que les directions de Santé de toutes les wilayas ont lancé l'évaluation des populations à rattraper avant fin de l'année. Ceci étant, il a souligné qu'un Comité technique national de vaccination, conformément aux recommandations de l'OMS, sera installé dans les prochains jours avec comme mission principale d'étudier l'introduction d'autres vaccins (comme ceux liés à l'affection pulmonaire chez les enfants ou encore la rubéole). 4,5 MILLIARDS DE DA PAR AN POUR LES VACCINS Signalant que l'Etat alloue annuellement quatre milliards et demi de dinars pour les vaccinations, Smaïn Mesbah a affirmé que ce programme revêt une priorité absolue aux yeux des pouvoir publics : «Un dollars versé dans la vaccination ce sont 20 de gagnés dans les dépenses de santé. Le vaccin est le meilleur investissement pour la santé.» Plus généralement, le responsable de la prévention a précisé que l'élaboration, en juin dernier, d'un plan d'approvisionnement (mesure tardive mais qui a, sans doute, le mérite d'exister) a déjà permis la reconstitution des stocks des médicaments pour plus de 06 mois, le vaccin pédiatrique mis à part puisque ce problème devrait être définitivement résolu à la fin de l'année. Le Pr Mesbah a, par ailleurs, estimé qu'il est davantage question de problématique de distribution au niveau local puisque des pénuries avaient été signalées dans certaines régions alors que les besoins de l'ensemble du territoire national étaient théoriquement couverts : «Désormais, dans chaque wilaya, nous avons mis en place une cellule de suivi et de régulation des vaccins et sérums dans l'ensemble des structures concernées par le dispositif de vaccinations. A elle de faire, tous les mois, le point sur la situation et de veiller à la disponibilité des produits.» Minimisant l'ampleur de la polémique autour de l'existence de vaccins périmés dans certaines structures de santé comme à l'Institut Pasteur, il a rétorqué qu'il n'y avait «aucune péremption dans les quantités commandées ces dernières années» et concédé que les seuls cas de péremption qu'il pouvait y avoir étaient probablement «les 1.000 vaccins anti-diphtérie que l'on a commandés par prudence même si cette maladie n'existe plus chez nous depuis 1996.» Interrogé sur la panique des pouvoirs publics qui, dès l'apparition des premiers signes de la grippe H1N1 fin 2009, s'étaient empressés de commander 20 millions de doses de vaccin pour en annuler les trois quarts quelque temps plus tard, le Pr Mesbah n'a pas caché sa contrariété. «La maladie était nouvelle et nous avons dû nous adapter au fur et à mesure ; ce n'était pas de la précipitation mais de la prévention ( ) l'essentiel est que nous étions parés ( ) d'ailleurs, 500.000 sur les 5.000.000 doses ont été utilisées ( ) Le vaccin était disponible alors que ce n'était pas le cas dans d'autres pays», a-t-il encore argumenté avec agacement en soulignant que les 4.500.000 doses restantes ont été remplacées par d'autres vaccins du calendrier vaccinal. Pour lui, la polémique qui a entouré la qualité du vaccin, les pertes sèches subies par l'Algérie en raison de ce manque de discernement importent peu : seule compte la disponibilité du vaccin.