La deuxième tranche du méga-projet de la nouvelle route de la Corniche oranaise, qui va démarrer au cours de cette année, aura pour tracé un évitement montagneux qui serpentera dans le bassin versant de Mers El-Kébir et débouchera directement sur le lieudit Aïn Khedidja (intersection entre les CW44 et CW45 - Corniche supérieure -) tout en contournant le tissu urbain de la commune de Mers El-Kébir. C'est ce qu'on a appris auprès des responsables de la direction des Travaux publics (DTP) de la wilaya d'Oran en charge de cette immense infrastructure routière. En clair, expliquent nos interlocuteurs, l'étude prévoit une connexion entre la route nationale n°2 (RN2), communément appelée route des Tunnels ou la Corniche tout court, et la nouvelle Corniche via un point de jonction situé à hauteur de l'ancienne chapelle de cité Longchamp (actuellement Haï Hansali), approximativement en face du premier accès au chantier naval de la base militaire de Mers El-Kébir, précise-t-on de même source. C'est-à-dire que, expliquent encore les concepteurs du projet, l'automobiliste venant d'Oran aura l'embarras du choix d'itinéraire pour se rendre à la ville côtière d'Aïn El-Turck et ses environs (Bousfer, El-Ançor, les Andalouses, etc.). Il pourra soit emprunter la future route de la Corniche qui culmine en haut du mont Murdjadjo, soit prendre la RN2 qui serpente dans les falaises avec vue sur mer tout au long du trajet, ou bien encore prendre la route des Tunnels depuis la pêcherie et, une fois arrivé à l'entrée de Mers El-Kébir, à hauteur de la cité Longchamp, bifurquer via une bretelle qui sera réalisée à ce niveau pour contourner la ville et éviter ainsi l'encombrement de la circulation pour rallier la Corniche supérieure. L'on prévoit ainsi trois ouvrages d'art, entre échangeurs en forme de pont et un viaduc sur cette distance, précise-t-on encore. Il y a lieu de rappeler que la 3e tranche, consistant en l'élargissement du tronçon entre le lieudit Aïn Khedidja et le rond-point d'El-Karia desservant la pénétrante d'Aïn El-Turck, n'a été achevée qu'à moitié. En effet, sur un linéaire total de 5 km, un tronçon de 2,5 km a été exécuté, l'entreprise de réalisation ayant fait l'objet d'un ODS d'arrêt pris de manière unilatérale sans motivation des causes par le maître de l'ouvrage. Au-delà des pertes et du chamboulement du planning causés par cette interruption «surprise» du chantier, intervenue au moment où celui-ci tournait à plein régime, le coût de cette décision a été durement ressenti durant cette saison estivale tant le chemin de wilaya n°44 (la Corniche supérieure) est l'une des clés du plan de circulation que les autorités publiques font activer chaque été pour gérer le grand flux qui déferle sur cette desserte touristique. Aujourd'hui, l'automobiliste qui veut rallier la côte ouest d'Oran en passant par cette route qui serpente dans les bois du mont Murdjadjo, c'est-à-dire en empruntant la Corniche supérieure via le branchement dit de «Coca», verra soudain son voyage paisible et agréable virer à l'ennui et au casse-tête, voire même au danger. Le premier tronçon de l'itinéraire, 15 kilomètres de chemin escarpé, alternant segments plats, zigzags, cols, pentes, inclinaisons et déclivités, est une belle virée où ça circule comme sur des roulettes. Pas de souci, en tout cas, ni sur le plan fluidité du trafic ni sur le plan sécurité routière, tout au long de ce chemin de wilaya n°45, laquelle route a été réhabilitée et modernisée à la faveur d'un projet achevé à 100% il y a près de deux ans. Commence alors le deuxième tronçon, le CW 44, à partir du lieudit Aïn Khedidja dans les hauteurs de Mers El-Kébir. D'ici démarre donc une autre section autoroutière, toute nouvelle. C'est le point de départ, le PK 0 pour s'en tenir au jargon des Travaux publics, du tronçon objet du projet de réhabilitation et de modernisation du CW44 confié à une entreprise privée de renommée nationale. Celle-ci s'était adjugé ce marché via appel d'offres, portant sur 5 kilomètres, de l'intersection CW45/CW44, à hauteur du lieudit Aïn Khedidja (PK 0) jusqu'à l'intersection du CW44 avec l'échangeur d'Aïn El-Turck (bifurcation à hauteur du village de Fellaoucen relevant de Bousfer: PK 5). Impossible de rouler sur cette autoroute qui s'est frayé son tracé de 14 mètres de largeur, plus terre-plein central, dans la roche dure, sans en apprécier la qualité et parfait accord avec les règles d'art. Et dire que cette route était, pas plus tard qu'en 2010, un vrai «coupe-gorge» qui faisait couper le souffle aux plus expérimentés du volant, avec ses virages aigus, ses pentes abruptes, sa chaussée trop étroite Mais, soudain, au détour d'un virage très courbé, l'autoroute s'arrête. C'est le «faux» bout du chantier. Là, à partir de ce point situé à 2,5 km de l'arrivée, la Corniche redevient ce qu'elle était, c'est-à-dire quasiment un sentier montagneux à mille lieues des exigences du trafic actuel qui transite par là. Pourtant, la base de l'entreprise de réalisation, avec ses engins et ses travailleurs, est toujours sur place. Les travaux ont été suspendus depuis un peu plus de six mois. Renseignement pris auprès des instances concernées, dont la DTP - le maître d'ouvrage -, c'était en février que l'entreprise en charge du projet avait entamé les travaux. Alors qu'elle venait d'achever un peu plus de 50% du projet, après avoir élargi la chaussée du côté massif rocheux surplombant la route (à coups de brise-roche et d'explosifs), en érigeant au lieu et à la place de la chaussée rétrécie à double sens une liaison autoroutière de 7 mètres de largeur, et alors qu'elle s'attaquait au reste, l'entreprise de réalisation a été surprise, en février 2012, par un ODS d'arrêt des travaux notifié par la DTP, au motif des procédures de l'expropriation. Cependant il s'est avéré plus tard qu'il n'en était rien et que les procédures d'expropriation, qui, certes, existent et sont au nombre de trois cas, n'avaient aucun lien réel avec la mise à l'arrêt du chantier.