La rupture des médicaments, notamment pour les malades atteints du cancer, persiste à un degré un peu plus important à l'ouest du pays, notamment à Oran, à Mascara et à Saïda. La présidente de l'association Nour Doha d'aide aux malades cancéreux, Mme Gasmi, parle «de catastrophe». Elle a affirmé avoir fait le déplacement à Oran après avoir été sollicitée par de nombreux malades en détresse. Elle a souligné qu'il y a un manque flagrant de médicaments à l'instar des antidouleurs, «la morphine», avec des ruptures cycliques du Purinéthol, du Mesna et de l'Herceptin. Elle évoque aussi des rendez-vous pour des séances de radiothérapie et chimiothérapie fixées fin 2013 et début 2014. La présidente de l'association a affirmé qu'il y a un manque flagrant en médicaments et malgré les commandes et les arrivages, «30 à 40% des besoins arrivent aux structures sanitaires, des quantités très réduites incapables de satisfaire tous les malades sachant qu'il y a toujours des nouveaux cas de cancer», a-t-elle déclaré. Mme Gasmi a apporté son témoignage pour deux malades atteintes du cancer du sein hospitalisées au CHU de Mascara, dont le traitement à l'herceptine a été interrompu en raison de rupture du produit en question. Elle poursuit «sans parler des 18 nouveaux cas qui attendent d'être traités le plus rapidement possible». La présidente regrette le fait que des dépistages soient faits à temps par son association et d'autres organismes pour s'arrêter à ce niveau. «Nous avons effectué des campagnes de sensibilisation et de dépistage du 1er janvier jusqu'au jour d'aujourd'hui avec l'aide de médecins bénévoles, des chirurgiens oncologues, et les malades dépistés réclament aujourd'hui les médicaments et le traitement», poursuit-elle. Et de s'interroger «à quoi bon un dépistage précoce, si on ne traite pas rapidement la personne atteinte ?» Devant cet état de fait, la présidente de l'association Nour Doha affirme avoir adressé la semaine passée une lettre au ministre pour attirer son intention sur cette situation qui perdure depuis des années. Mme Gasmi regrette le fait que des enfants aillent pour des séances de radiothérapie et chimiothérapie jusqu'au Maroc, alors que les Marocains se soignaient chez nous dans les années 85 et 86 en raison de la qualité des soins dans nos centres anti-cancer. Abdelhamid Boulègue, président de l'association «SOS hépatites», a affirmé pour sa part que les médicaments enregistrent encore des perturbations cycliques pour l'ensemble des maladies chroniques mais les ruptures concernent un peu plus les traitements anti-cancer. Boulègue interpelle le nouveau ministre : «Nous sommes pour un programme d'approvisionnement en médicaments bien ordonné et prévisionnel, nous sommes contre un programme établi d'une façon archaïque, comme cela se faisait avant». La présidente de l'association d'aide aux cancéreux «Al Amel», Hamida Kettab, affirme quant à elle que si les médicaments connaissent moins de pression par rapport au mois précédent, la radiothérapie pose un véritable problème. «La première séance de radiothérapie est programmée dans 8 mois à un an», affirme-t-elle, notamment pour les cas de femmes atteintes du cancer du sein. Une fois dépistées, les femmes atteintes du cancer du sein doivent effectuer normalement une séance de radiothérapie tout de suite, dépassé les six mois, la chance de survie devient très minime. Mme Kettab explique que le facteur temps est primordial pour les cancéreux, car tout retard, que ce soit pour le médicament ou pour la radiothérapie, peut être fatal pour le malade.