Sur 700 dossiers de remboursement cumulés par l'ensemble des compagnies d'assurance au niveau national et qui sont restés en suspens, 400 ont été traités à hauteur de 4,7 milliards et l'ensemble des dossiers seront réglés définitivement d'ici la fin de l'année en cours. C'est ce qu'a annoncé, hier, M. Amara Latrous, président de l'Union des établissements d'assurance et de réassurance, lors d'une conférence de presse à l'hôtel Aurassi, au cours de laquelle, les compagnies d'assurance affiliées à l'union ont fait un tour d'horizon sur les produits du secteur des assurances sur le marché national. Le président de l'union a précisé qu'il n'est pas dans l'intérêt des boîtes d'assurance d'augmenter les stocks des dossiers sinistres, sachant que ce cumul influe négativement sur l'équilibre financier des compagnies d'assurance. Pour la CAAT, son responsable a affirmé que sa compagnie est aujourd'hui au point 0 pour le remboursement des dossiers sinistres. Et d'ajouter que les compagnies d'assurance ont traité des dossiers sinistres en 2011, pour un montant de 7 milliards de dinars, «un montant qui sera plus important pour l'année 2012», a-t-il déclaré. Le président de l'union est revenu sur la question de la révision à la hausse de la tarification de la prime obligatoire d'assurance automobile dite à responsabilité civile. Pour le président de l'union, le coût de cette prime est jugée très bas, notamment si on le compare aux prix pratiqués dans le pourtour méditerranéen, et par rapport à nos voisins. «C'est sept fois moins par rapport aux prix pratiqués au Maroc et 5 fois moins par rapport à la tarification tunisienne», dira-t-il. «La prime moyenne de l'assurance automobile obligatoire est actuellement à 1.500 DA, ce qui crée un véritable déséquilibre entre les recettes et les dépenses», précise Lamara Latrous, en affirmant que les responsables de l'union vont encore une fois faire appel au ministère des Finances pour une éventuelle révision de cette prime. Le président de l'union a également parlé du contrat d'accord pour plafonner ou limiter les réductions, signé par les compagnies d'assurance et le ministère des Finances. Ce contrat prévoit, donc, de limiter les réductions pour éviter le dumping. L'accord prévoit également la mise en place d'un fichier national des conducteurs, liquidation des sinistres. Et ce, avec le plafonnement des remises à hauteur de 50% pour les entreprises et à 30% au profit des particuliers. Interrogé sur les cas de fraude dans la déclaration des sinistres, le président de l'union a fait savoir que ce genre de fraudes n'est pas propre à l'Algérie, la moyenne est de 10 à 25% dans le monde, et très importante en Afrique. «Pour le cas de notre pays, elle est de 20%», a-t-il précisé en soulignant que c'est la raison pour laquelle, les autorités algériennes ont jugé nécessaire la création d'une entreprise d'expertise et de lutte contre la fraude. Il s'agit, selon le conférencier, de l'entreprise ALPHA. Cette entreprise effectue des expertises et des enquêtes approfondies pour ceux qui la sollicitent. «Effectivement, au cours des trois premiers mois de l'année 2012, 20 dossiers douteux ont été remis à cette entreprise, 16 d'entre eux étaient bel et bien des tentatives de fraude», conclut le président de l'union.