Pas moins de 80 Subsahariens dont la majorité des enfants viennent d'être transférés vers les zones frontalières du Sud algérien et notamment vers la wilaya de Tamanrasset. L'opération lancée en fin de semaine par les services de la direction des affaires sociales a été menée sous l'œil vigilant des services de la sûreté et les éléments de la protection civile. Ces réfugiés dont la majorité sont d'origine malienne ont été acheminés par des autocars à partir des frontières algéro-marocaines en passant par Tamanrasset puis Ghardaïa pour atterrir par la suite à Oran. Le nombre de ces réfugies qui disent avoir fui le Niger à cause de la faim et des violences, a augmenté avant le début du mois de Ramadan et ce sont des femmes accompagnées de leurs enfants en bas âge qui ont élu domicile dans les rues d'Oran et principalement à l'avenue Chakib Arslane. Un squat qui n'a pas été sans conséquences sur le quotidien des riverains qui ont dénoncé les désagréments résultant de ce phénomène. Ces réfugiés considèrent Oran comme un lieu idéal pour survivre même s'ils utilisent parfois la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir leurs enfants. Quelques jours auparavant, ce sont 169 ressortissants africains dont 100 enfants qui ont été transférés vers la wilaya de Tamanrasset. En effet, l'opération de ramassage est venue à point nommé en attendant une solution définitive à cette situation, surtout que ces immigrés comptent s'installer à Oran pour bénéficier de conditions de vie meilleures, sachant surtout que ces Subsahariens sont souvent mis en cause dans des affaires de trafic de billets de banque, la sorcellerie, la contrebande, sans parler des maladies transmissibles comme le sida. Transférés dans un premier temps vers un centre de recasement à Boufatis, les Subsahariens ont refusé de séjourner dans le centre. Ce qui explique qu'on les trouve de nouveau dans les rues, devant les mosquées et dans les marchés à tendre la main. Déjà qu'Oran ploie sous le poids de ses différentes criminalités, il n'est pas dit que cette nouvelle réalité faite de réfugiés et de potentiels harraga ne va pas imposer d'autres fléaux dans la cité. D'autres mesures humanitaires - et aussi sécuritaires - doivent être rapidement prises par les responsables locaux pour mettre bon ordre à cette situation, nouvelle pour la ville. L'opération de prise en charge n'en est qu'à sa première phase et plusieurs mesures seront prises pour identifier ces clandestins, connaître leur origine et surtout prendre attache avec les ambassades de leurs pays respectifs pour un éventuel rapatriement. L'Etat consent des efforts titanesques et surtout un budget faramineux dans le traitement de l'immigration irrégulière des Subsahariens. Mais tous ces efforts ne semblent être qu'un coup d'épée dans l'eau. Depuis le début de l'année en cours, 320 affaires d'immigration clandestine ont été traitées et plus de 710 Subsahariens ont été arrêtés par les différentes brigades du groupement de la gendarmerie nationale d'Oran.