Au-delà du «concret» qu'il apporté à la veille du nouvel an à une population souffrant le mal-vivre, en visitant le quartier des Planteurs, le wali d'Oran a surtout brisé un long sentiment de marginalisation et de désocialisation et introduit un tant soit peu de réconfort moral et d'espoir dans des milliers de foyers. Depuis l'indépendance, c'est le deuxième chef d'exécutif de wilaya, à se rendre au cœur de cet immense bidonville, à flanc de montagne, mais le premier à se mettre en contact direct avec les habitants, qui l'ont d'ailleurs accueilli avec bain de foule. « Si j'ai différé ma visite à ce quartier jusqu'à ce jour, c'est pour la simple raison que je ne voulais pas venir les mains vides. Aujourd'hui, je suis venu avec des solutions concrètes à vos problèmes et non pas pour relever vos doléances», a déclaré le wali, entouré de dizaines d'habitants et de représentants de comités de quartier, dans un coin de rue en contrebas du lieudit «Terrain Chabat». Lors d'une réunion avec les représentants de la société civile, tenue au CEM Abderahmane Mira, le wali a indiqué que 6.000 familles de haï Es-Sanaouber (ex- Les Planteurs) seront relogées fin 2013, ou au plus tard début 2014, a affirmé le wali d'Oran. «Je suis venu rassurer les familles en attente d'un logement décent depuis 2003, parmi les 9.000 familles retenues dans le programme spécial, initié par le président de la République, qu'elles seront relogées fin 2013 ou au plus tard début 2014 », a souligné M. Abdelmalek Boudiaf.1.300 logements, sur les 6.000 en question, sont déjà fin prêts, alors que le reste, 4.700 unités sont en cours de procédure administrative. Un processus accéléré sera adopté pour la réalisation du reste du quota, a-t-on fait savoir. Présent parmi l'Exécutif lors de la même sortie, le chef de daïra d'Oran a précisé que « nous comptons parachever au plus-vite d'autres logements pour les ajouter aux 1.300 en voie de viabilisation, en vue d'organiser une grande opération de relogement dès que possible». Des sources concordantes parlent en fait d'une opération de relogement de 2.000 à 2.500 familles des Planteurs, d'ici à fin mars prochain. En présence des autorités locales, des élus et des représentants des associations locales, il a déclaré encore qu'« il est intolérable qu'en 2012 des familles puissent vivre dans des conditions précaires». Le problème des assiettes de terrains, qui faisaient obstacle, pour réaliser le reste du programme de logements, a été réglé et les travaux lancés il y a plus de deux mois, a-t-il indiqué estimant toutefois comme insuffisant le programme spécial de 9.000 logements. Dans ce contexte, il a annoncé l'inscription prochaine d'un programme complémentaire, pour permettre le relogement d'autres familles qui vivent dans des conditions précaires au niveau des terrains «Chabat», «Ghazal», «le Bon» et «Ras El Aïn», pour en finir avec le phénomène d'habitat irrégulier au niveau de ce quartier populeux, de 15.000 habitants. Le wali a évoqué, au passage, l'installation d'une commission locale pour recenser les habitations précaires, tout en invitant le comité de quartier à participer en commun à l'effort d'éradication de l'habitat précaire qui continue de s'ériger sur le terrain «Si Ali», un site supposé être rayé de la carte des bidonvilles et à planter au lieu et place des arbres. Outre la réouverture d'une sûreté urbaine, fermée durant les années 90 (décennie noire), il a instruit le directeur de la Formation et de l'Enseignement professionnels de la wilaya, à ouvrir, en février prochain, d'autres sections comme l'électricité, le bâtiment, l'informatique, en sus de la filière « couture pour femmes » au niveau de l'annexe du (CFPA) à haï Es-Sanaouber