La violence sur ascendants devient de plus en plus un phénomène grave et incontrôlable. Les jeunes d'aujourd'hui représentent un danger inégalé jamais connu dans le passé face au taux de criminalité et de délinquance. La violence sur ascendants prend des proportions alarmantes. Chaque jour qui passe, on entend parler de parents maltraités. Cette maltraitance est sous forme d'insultes, de propos humiliants ou d'intimidations, de menaces, des coups et blessures et peut arriver jusqu'à la mort. Les services de la médecine légale relevant du centre hospitalo-universitaire d'Oran reçoivent quotidiennement des parents demandeurs de certificats d'incapacité. Près de 150 cas de violence sur ascendants ont été enregistrés à Oran durant l'année 2012. Les victimes étaient âgées entre 40 et 85 ans. Ces derniers ont subi les pires formes de violence et de torture. Des chiffres alarmants et qui peuvent être surtout plus importants dans la mesure où il existe sans doute plusieurs cas de violence sur les parents qui n'ont pas porté plainte ou ont sollicité les services de la médecine légale. La consommation de drogue, de psychotropes et les caprices boulimiques des descendants en sont les principaux facteurs. La fin d'année dans un quartier de la ville d'Oran, un jeune homme âgé de 30 ans a tenté d'égorger sa propre mère. Il s'était mis à la bousculer tout en lui tenant des propos malveillants et injurieux et en lui assénant des coups sur tout le corps et en la menaçant avec un couteau. La pauvre mère n'a dû son salut qu'à l'intervention des voisins qui ont alerté les services de police. Arrêté, le mis en cause a été présenté devant le tribunal d'Oran pour «violence sur ascendant». L'auteur n'a pas nié son acte, mais a avoué, «avec regret», avoir maltraité sa propre mère. Ce dernier a été condamné à six mois de prison ferme. Cette terrible tragédie nous renseigne sur une réalité ô combien amère : il s'agit du phénomène de la violence envers les ascendants. Jadis qualifiées de crimes de lèse-majesté, les atteintes aux ascendants (parents) sont désormais commises sans pudeur et le phénomène ne cesse de faire son chemin au sein de la société algérienne. Pour des histoires d'indivision, d'argent de poche, de pensions alimentaires, de prise en charge des enfants, de licences de voiture ou encore de parcelles de terrain, la progéniture recourt à un rare acharnement causant, souvent, des parricides. Durant les trois dernières années, pas moins de 10 affaires de parricide ont été enregistrées à Oran. Dans le quartier Mouloud Feraoun, un fils indélicat a mortellement poignardé sa vieille mère. Quelques mois auparavant, au quartier de Yaghmoracen, un jeune homme âgé de 25 ans a froidement tué son père à l'aide d'une paire de ciseaux. Des exemples à méditer. La liste est longue. En dépit des violences subies, l'amour du fils prime. Les mères battues représentent un taux de 35%, mais rares sont celles ayant déposé plainte. Sur le total des victimes frappées par leurs enfants, seuls 40% déposent plainte. Le reste use de certificat d'incapacité comme moyen de pression sur leurs enfants pour qu'ils ne récidivent plus.