L'émission hebdomadaire de la radio régionale de Constantine, «le forum de la radio », a repris du service, hier, après une interruption de plusieurs mois. La reprise s'est faite sur un thème d'une actualité brûlante et qui pose, ces derniers jours de froid intense, beaucoup de soucis aux parents d'élèves, surtout ceux du cycle primaire, à cause de l'absence ou de l'insuffisance du chauffage dans les classes. « Nous avons interrompu les cours depuis deux jours et je ne sais quand nous allons reprendre car le chauffage n'est pas encore mis en service », a déclaré, hier, sur les ondes de la radio un élève d'une école primaire de la commune rurale de Ain-Abid. « Le problème se pose depuis une année et demie environ, signale aussi un enseignant. Nous avons fait une pétition que nous avons remise aux autorités compétentes, mais elle n'a eu aucune suite. Nous voyons chaque jour que les élèves se présentent à l'école les mains bleuies par le froid et la plupart ont des problèmes de rétention de l'urine et urinent dans leurs pantalons en pleine classe », a-t-il ajouté encore. « Dans des classes frigorifiques, les pauvres petits n'arrivent pas à se concentrer sur la leçon. Nous aussi, nous éprouvons beaucoup de mal à faire les cours dans ces conditions difficiles », s'est plainte une enseignante de la même commune. Telle est décrite par ses propres acteurs la réalité désolante des écoles primaires, notamment celles situées dans les zones rurales ou les zones surélevées caractérisées par un froid glacial durant cet hiver. La nouvelle ville Ali Mendjeli se trouve dans ce cas, a reconnu le représentant de la direction de l'éducation invité à l'émission. Durant les 60 minutes qu'a duré celle-ci, les responsables présents sur le plateau, les enseignants, les parents et les citoyens qui sont intervenus par téléphone n'ont pas hésité à décrire une situation catastrophique dans les écoles primaires. Ainsi, une enseignante de la commune de Béni-Hamidène, au nord de Constantine, a appelé pour signaler les mêmes problèmes dans sa commune. «Certaines écoles se chauffent encore au poêle à mazout, ce qui est trés dangereux pour les enfants. Le projet d'installation du chauffage central dans les écoles, qui a démarré l'été dernier, n'a atteint aujourd'hui que le taux insignifiant de 4 % de réalisation, a-t-il déploré, avant de déplorer le manque de contrôle flagrant, à tous les niveaux pour faire avancer les choses et améliorer un tant soit peu la situation, régler les problèmes des écoles qui, chaque année, qui restent les mêmes à chaque rentrée». Le porte-parole de la direction de l'éducation est intervenu pour répondre en rappelant que la question de la gestion des écoles incombe entièrement aux APC. «La gestion des 350 écoles de la wilaya, a affirmé M. Latafi, est entièrement du ressort des APC. La direction de l'éducation de la wilaya a signé avec elles des contrats de performance en septembre dernier. Malheureusement, et d'après les échos que nous recevons chaque jour, ces collectivités locales ont failli à leurs engagements. Et aujourd'hui, au mois de janvier, nous sommes surpris de constater rien ne semble avoir été fait, surtout en matière de chauffage dans les écoles. Il y a des écoles qui ont bénéficié d'installations neuves de chauffage central fonctionnant au gaz et d'autres au sein desquelles des chaudières ont été mises en place, mais il semble manifestement que les gestionnaires ne savent pas faire fonctionner ces chaudières dont la plupart sont en panne par manque de maintenance. Rétorquant à ce responsable qui a déclaré qu'il y a un budget de 32,5 milliards de centimes alloué spécialement au chauffage dans les établissements scolaires, le représentant de l'APC d'El Khroub a déclaré n'avoir reçu aucun centime de ce budget. Dans notre daira, a-t-il expliqué, sur les 65 écoles qui existent il y a seulement 21 qui ont le chauffage central. Dans une école implantée récemment à Ali Mendjeli, a-t-il ajouté, le chauffage est en panne depuis 140 jours. Et dans le même établissement, il a été recensé 140 fenêtres dont les carreaux sont cassés et remplacés par des cartons. Posant la question de savoir quelles solutions faut-il proposer pour faire face à ce véritable désastre, les participants ont entendu le représentant de la direction de l'éducation avancer qu'il faut une volonté sincère et l'engagement des gestionnaires. «Malheureusement, a-t-il déploré, aujourd'hui personne ne s'en soucie, personne ne fait des tournées dans les écoles pour voir ce qui manque et des responsables au niveau de la commune ne savent même pas où se trouve telle ou telle école implantée pourtant dans leur circonscription, administrative. Comment voulez-vous dans ce cas qu'il y ait une amélioration ?», a demandé M. Latafi. Et de conclure en disant qu'il suffit d'appliquer les contrats de performance lesquels, selon lui, contiennent toutes les réponses adéquates à cette situation.