Interrogée sur le nombre d'enfants autistes en Algérie, Mme Boufama, présidente de l'association constantinoise des parents d'enfants en difficulté mentale, n'a pas voulu avancer de chiffres «car, a-t-elle affirmé, les autistes ne sont pas recensés puisque leurs parents ne vont même pas à la direction de l'Action sociale (DAS) pour avoir la carte d'handicapé pour leurs enfants». Et d'indiquer que l'ancien ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, avait déclaré un jour le nombre de 80.000 enfants autistes dans toute l'Algérie en se référant à des statistiques mondiales. «A partir de là, nous avons déduit que leur nombre à Constantine approche les 2.000, et ce en se basant sur le nombre de la population. Et ce nombre est en constante augmentation. Mais, toujours est-il qu'en l'absence de statistiques officielles et fiables on ne peut rien avancer». L'association Wafa a organisé, en fin de semaine, à la maison des jeunes Filali de Constantine, deux journées de formation destinées aux parents des autistes sur les méthodes de diagnostic et de prise en charge de l'enfant autiste, ainsi qu'aux professionnels du CNFPH, de la santé, des cellules de proximité, etc. Ces journées entrent dans le cadre d'un projet financé par l'Union européenne étalé sur les années allant de 2011 à 2013. La formation a été encadrée par Mme Fatma Mamouni, psychologue clinicienne et formatrice, et M. Daoud Tatou, directeur de l'association «Relais» de l'Ile-de-France, dans la région parisienne. Ces deux techniciens ont été ramenés par l'association Wafa. C'est cette même association qui enverra, chaque trois mois, ses techniciens pour superviser et évaluer le travail fait par Wafa. Interrogée sur l'aide locale, Mme Boufama a affirmé qu'elle reçoit des subventions de l'APW et du secteur de la jeunesse et des sports. L'association Wafa existe depuis 2004 et a réussi à mettre en œuvre quatre programmes au profit des enfants autistes. «En 2008, nous avons reçu une aide de l'Union européenne pour la création d'un centre pour enfants autistes à Constantine et ce dernier fonctionne maintenant à la cité des Frères Abbas, dans le quartier de Oued-El-Had. Assurant qu'elle fait de la réinsertion sociale et professionnelle des enfants des quartiers et s'occupe des enfants autistes depuis 20 ans, M. Daoud Tatou a déclaré que l'association Wafa fait de l'excellent travail et les parents sont a priori satisfaits. Et il a souhaité que son action soit soutenue par les autorités locales et le secteur de la solidarité. «L'apport financier du comité européen ne suffit pas car les parents demandent toujours plus. Mais si l'association manque de technicité, nous sommes là pour lui apporter tout ce dont elle a besoin. Et c'est pour cela que nous sommes là. Notre partenariat avec Wafa pourra aller au-delà de 2020 et s'étendre par le procédé des échanges entre l'Algérie et la France», a conclu le président de l'association «Relais» de l'Ile-de-France.