Les partisans d'Ali Benflis, dont l'annonce de la candidature est attendue dans les jours à venir, se sont retrouvés dans la matinée de jeudi au siège du FNL (Front National des Libertés) pour mettre en place la commission qui doit encadrer la campagne électorale. Autrement dit, la direction de la campagne électorale à l'échelon de la wilaya. Cette première structuration est l'initiative de la direction de campagne au niveau national, puisque ce sont deux personnes, désignées par Ali Benflis lui-même, qui ont supervisé cette opération : il s'agit de Medjahed, un ancien cadre du parti de Saïda et de Azzi, cadre du parti de Sidi Bel-Abbès, resté lui aussi fidèle à Benflis. En sa qualité de hôte, Mohamed Zerrouki, président du FNL, premier parti qui a annoncé son soutien à la candidature d'Ali Benflis, a pris la parole pour exhorter l'assistance à se déployer chacun à son niveau pour faire aboutir le projet de Benflis, c'est-à-dire l'accession au palais d'El Mouradia. Mais c'est Medjahed, rompu visiblement aux exercices délicats, qui a tenté avec plus ou moins de réussite de calmer ceux qui n'ont pas trouvé leurs noms sur la liste des personnes retenues pour diriger la campagne électorale de leur candidat. Il expliquera que le principe requis est d'ajouter des noms et non pas d'en enlever. Par ailleurs, il précisera que par la suite quatre personnes seront désignées pour constituer le directoire de la campagne. Mais, dès à présent, il a fixé la feuille de route de cette direction consistant à canaliser les efforts de toutes « les cellules » et les comités de soutien de Benflis existants à travers la wilaya et ses communes. Aussi, il précisera que le principe de base est la libération des initiatives allant dans ce sens et non la caporalisation des structures informelles qui existent ou doivent naître. S'expliquant sur la démarche de son leader, Medjahed dira que Benflis n'a jamais avancé une date exacte pour l'annonce de sa candidature. Et pour cause, en homme de droit, il ne pouvait pas se prononcer sur sa candidature ou non tant que la question de la révision constitutionnelle n'a pas été définitivement tranchée, d'une part, et tant que le corps électoral n'a pas été convoqué, d'autre part. Les seules échéances avancées par le proche entourage de Benflis est une date se situant entre le 8 et le 20 janvier en cours, a tenu à souligner l'intervenant. Ce déficit de précision est imputable, selon ses dires, à la confusion érigée en mode de gestion des affaires publiques par les actuels tenants des pouvoirs. Donc, pour éviter les surprises nous devons prendre compte de certains paramètres, dira-t-il encore. Autrement dit, il expliquera que la démarche adoptée jusqu'ici par Benflis a été la réplique appropriée à la stratégie du clan présidentiel entretenant à souhait le flou sur deux questions : la date de la révision constitutionnelle et la candidature ou non de l'actuel président de la République pour un autre mandat. S'agissant de la direction de la campagne, elle est des plus composites. Elle marque le retour sur la scène publique de certains qui se sont éclipsés dix ans durant. Elle marque aussi la reconversion de certains qui se sont longtemps confinés dans le rôle de syndicaliste. Elle offre une halte à certains, connus pour leur tourisme politique. Elle constitue la consécration et l'aboutissement des activités de certains militants du FLN, exclus depuis longtemps de toutes les courses dans lesquelles ce parti s'était engagé. Elle a été aussi une occasion d'exclusion de certains indésirables. Mais certains qui se sont distingués par leur hostilité à la candidature de Benflis en 2004 n'ont éprouvé aucune gêne à s'afficher dans cette commission.