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CE N'EST PAS LA FAUTE AU MESSAGER
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 02 - 2014

Dans son message d'hier, survenu au lendemain de la sortie hautement politique en forme d'alerte de Mouloud Hamrouche, le président Abdelaziz Bouteflika a tenté, une fois de plus, de calmer le jeu. Il avait déjà essayé, une première fois, sans y parvenir. La teneur de son message n'étant pas précise, cela n'avait pas servi à grand-chose. Hier, il s'est fait un peu plus précis. Amar Saadani, celui qui a déclenché l'actuel maelstrom au sein du sérail, est, sans être cité nommément, accusé d'être un irresponsable fauteur de trouble. Il s'agit d'un lâchage en bonne et due forme d'un proche.
Les services de renseignements, le DRS, chargés d'une impressionnante série d'échecs sont ouvertement défendus et invités à poursuivre leur travail. Le président convoque également la menace extérieure liée à la situation aux frontières pour affirmer que les «conflits imaginaires» au sein de l'armée ne sont qu'un complot de forces internes et externes aux intentions malveillantes. On est bien dans le classique déni des problèmes internes et une mise à l'index de forces sournoises qui chercheraient à affaiblir l'Algérie. Dans le message présidentiel, il y a également une forte charge contre la presse pratiquement accusée d'être responsable de tous les maux. La presse n'a pourtant pas inventé Saadani qui a donné son interview «historique» de sa propre initiative. On peut même dire - même si au fond cela n'est pas son rôle - que la presse a servi de soupape pour que les conflits, bien réels, au sein du régime trouvent un terrain relativement pacifique pour s'exprimer.
Le registre est conforme aux usages et la tentation est souvent irrésistible de s'en prendre au messager porteur de la mauvaise nouvelle. On semble reprocher à la presse de s'être aventurée sur un terrain où pourtant des politiciens du régime ont choisi de camper et d'exposer leurs divergences. La presse a fait son travail, tout simplement, il ne faut pas lui prêter des visées perverses ou sordides. Cette presse fait partie aussi du «système» et elle est, souvent malgré elle, l'indicateur des poussées internes de fièvre. Au cours des dernières péripéties, beaucoup ont ouvert les yeux sur l'impasse historique dans laquelle le régime accule le pays. Ces débordements du sérail qui se sont étalés dans la presse interviennent dans un pays qui ne manque pas de moyens financiers mais où le champ politique a été littéralement réduit en ruines.
Aucune «menace intérieure» sérieuse, ni islamiste, ni laïque ou autre, n'existe. Et pourtant, rien ne semble fonctionner. L'impotence du système a atteint des niveaux abyssaux, il n'existe plus d'espaces de réflexions stratégiques alors que les menaces aux frontières, elles, sont bien réelles. Et, cela devient patent, même les mécanismes habituels de la cooptation sont grippés. Les journalistes devront-ils, aujourd'hui, cesser de faire ces inquiétants constats sur les dangereux blocages du système et les risques qu'il fait porter au pays ? Souhaite-t-on redonner les pleins pouvoirs à la rumeur et ses effets incomparablement déstabilisants. Cette nouvelle mise en garde contre la remise en cause du statuquo est pourtant propice à toutes les incertitudes et la presse, seul espace où l'on peut encore dire, est quasiment sommée de se contraindre dans l'expression. Il faut pourtant bien que les alertes soient transmises et les faits situés dans leur dimension réelle.
Les derniers événements qui agitent un landernau politique à mille lieues des préoccupations de trop nombreux Algériens démontrent encore une fois leur réelle maturité, loin de toute spéculation ou surenchère. Les citoyens observent avec calme et même un certain détachement des mouvements sur lesquels ils savent n'avoir guère de prise. Face à une telle réalité, réduire la presse au silence n'a d'autre effet que de donner le pouvoir à la rumeur.


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