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Hydrocarbures : «Sursis énergétique» et grosses interrogations
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 04 - 2014

L'idée de voir un jour l'Algérie tourner sans pétrole ni gaz parait invraisemblable. Ce pendant, il ne fait aucun doute que l'énergie fossile est une ressource qui se tarira tôt ou tard. La question est de savoir comment pourra fonctionner, dans les quelques prochaines années à venir, un pays comme l'Algérie qui dépend pour sa survie à 98% des hydrocarbures et ce depuis plus d'un demi-siècle d'indépendance ? Le pays est-il prêt à une «transition énergétique» à même de répondre à une demande de plus en plus croissante en matière d'énergie ? Le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, même s'il n'a pas voulu faire dans l'alarmisme pour des considérations politiques, a affirmé hier que la consommation en énergie en Algérie d'ici les 15 prochaines années va tout simplement doubler. Cette consommation est actuellement de l'ordre de 55 millions de tonnes équivalent pétrole par an, soit entre 35 et 40 milliards de dollars, pour passer en 2030 à plus de 100 millions de tonnes, soit une facture de plus de 80 milliards de dollars, de l'avis du Premier ministre qui connaît parfaitement le sujet pour être également ministre de l'Energie et des Mines. «C'est grâce à la science qu'on pourra régler une bonne partie de nos problèmes», a-t-il fait savoir à l'occasion d'un séminaire organisé au Hilton d'Alger consacré à «la nécessité d'une transition énergétique pour garantir un développement durable». Le Premier ministre qui s'adressait aux étudiants et chercheurs du «laboratoire de valorisation des énergies fossiles» de l'école nationale polytechnique est convaincu que sans de nouvelles technologies locales à moindre coût pour exploiter les énergies non conventionnelles (pétrole et gaz de schiste notamment), notre pays ne pourra pas faire face à une demande de plus en plus accrue. «Nous sommes arrivés à une phase d'intensification de l'exploration», a encore ajouté M.Yousfi qui souligne par là que les gisements qui existent déjà sont quasiment épuisés d'où la nécessité de trouver d'autres ressources. Mais la véritable problématique ne réside pas tant dans la découverte d'autres gisements non conventionnels puisque des quantités colossales ont déjà été trouvées selon lui, mais dans le coût de leur exploitation.
Sans des «méthodes d'extraction nouvelles» avec des coûts raisonnables, cette énergie dite «non conventionnelle» ne pourra pas servir à grand-chose, selon le plaidoyer du Premier ministre qui assure par ailleurs que l'Algérie ne pourra, dans les meilleurs cas et grâce à d'énormes investissements, produire que 30% d'énergie renouvelable d'ici l'année 2030. «L'énergie solaire coûte 7 fois plus cher que les hydrocarbures», dira encore Youcef Yousfi qui écarte dans le même sillage une substitution par l'énergie nucléaire pour la simple raison que notre pays ne maîtrise pas encore cette technologie extrêmement complexe et dangereuse.
Un «sursis énergétique» jusqu'en 2030-2040
Dans une contribution, Abdelmadjid Attar, géologue, ancien cadre à Sonatrach, ancien président-directeur général et ancien ministre de l'Hydraulique soutient que les chiffres officiels ou dûment publiés annoncent que les réserves prouvées restant à produire à partir des gisements existants sont de 2,5 milliards de tonnes-équivalent de pétrole, condensat et GPL dont 65% prouvés et le reste probable, possible et non développés, 4.500 milliards de m3 de gaz naturel dont 53% prouvés et le reste probable, possible et non développé. Pour ce qui est du potentiel ultime, estimé, mais demeurant spéculatif, car restant à découvrir, à développer et à produire si découverte il y a, il serait pour le gaz conventionnel : 2.800 à 6.000 milliards m3 en place dont on peut imaginer environ 60 à 70% récupérables selon Sonatrach. Le pétrole conventionnel : 3 milliards de tonnes d'hydrocarbures liquides en place, toujours selon toujours Sonatrach. Pour ce qui est du gaz non-conventionnel : 25.000 à 140.000 milliards m3, selon Sonatrach et 126.000 à 168.000 milliards M3 en place, selon ALNAFT, dont on peut imaginer 10 à 20% récupérables. Le pétrole non-conventionnel quant à lui est estimé à 30 milliards de tonnes, selon Sonatrach et 24 milliards en place selon ALNAFT, dont on peut imaginer aussi 10 à 20% récupérables.
Cette estimation est tout à fait acceptable du point de vue théorique et probabilité d'existence dans le sous-sol même si elle est très optimiste, mais elle est extrêmement sensible à deux paramètres critiques impossible à déterminer actuellement, estime le professeur dans sa contribution qui cite «le degré de récupération technique» et «le degré de récupération financière (rentabilité)».
«Sur la base des données actuelles en matière de consommation nationale, son évolution sur les 15 à 20 années prochaines, les exportations actuelles et les engagements contractuels, et si on adopte une attitude optimiste en tenant compte des ressources ultimes et leur mise en exploitation éventuelle, on peut dire que la sécurité énergétique du pays et même la rente sont pratiquement garanties jusqu'en 2040 au moins, mais probablement pas la rente actuelle à partir de 2030-2040 du fait que la productivité des gisements non conventionnels est généralement faible et leur rentabilité reste à démontrer par rapport aux énormes investissements nécessaires», conclut Abdelmadjid Attar.
De son côté, le professeur Chems Eddine Chitour, directeur de recherche du laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l'Ecole nationale polytechnique affirme dans une autre contribution que le monde de l'énergie devient de plus en plus complexe et dangereux. «Régulièrement on annonce le déclin des énergies fossiles, on parle selon la conjoncture de peak oil, de plateau ondulé ou carrément d'ère bénie de nouveaux pétroles et de gaz non conventionnels qui pourraient procurer une nouvelle prospérité aux pays qui détiennent la technologie».
Qu'en est-il exactement?, s'interroge-t-il.
Le professeur soutient à ce sujet, qu'en dépit de toutes les expertises qui se désavouent régulièrement, notamment celles de l'AIE (agence internationale de l'énergie), l'ère du pétrole bon marché est derrière nous. «Nous trouverons de moins en moins de pétrole, il sera de plus en plus difficile à produire, il saccagera de plus en plus non seulement l'environnement par la combustion mais aussi par son mode de production qui devient de plus en plus discutable avec le fracking à haute pression des énormes quantités d'eau, des centaines de produits chimiques plus ou moins dangereux, la libération de gaz radioactif et naturellement les accidents dus à la mauvaise cémentation des puits qui peut amener à des fuites de méthane jusqu'à 5% comme cela a été montré aux Etats Unis», avertit le chercheur qui souligne dans le même cadre que ce méthane est non seulement dangereux s'il va dans la nappe aquifère mais aussi il est 20 fois plus dangereux que le gaz carbonique en terme d'effet de serre.
Partant du constat que le pétrole, devenant rare et difficile à trouver, sera cher, il est tout à fait possible que le paysage énergétique change dans les quinze prochaines années. La bulle du gaz de schiste étant dépassé, il faudra aux nations développés et émergentes à aller à la recherche de pétrole et de gaz dans d'autres pays, estime M. Chitour qui note que désormais, la chasse aux dernières gouttes de pétrole et aux dernières bulles de gaz est plus que jamais ouverte. «Les nations développées et émergentes tentent de s'assurer des sources d'approvisionnement pérennes en jouant sur les rivalités inter-producteurs» ajoute le chercheur qui fait savoir également que si vous voulez voir où sont les bases américaines à l'échelle mondiale cherchez à côté des puits de pétrole.
«L'avenir sera de plus en plus incertain. Notre pays devra faire preuve d'imagination de compétence et de prudence pour optimiser ce qui reste de ses réserves en les consacrant aux générations futures. Pour cela il est nécessaire d'aller vers une transition énergétique adossée à un modèle énergétique flexible qui aura à nous assurer un développement durable», conclut enfin notre spécialiste.


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