Le «nouveau» gouvernement Sellal, le premier du quatrième mandat de Bouteflika a été rendu public hier. Les guillemets accolés au mot «nouveau» ne sont pas une clause de style car les changements sont minimes voire insignifiants. On y retrouve les classiques permutations de postes entre ministres sortants et des revenants et quelques nouveaux venus. Parmi les revenants, on a Abdelkader Khomri à la Jeunesse ou Abdeslam Bouchouareb à l'Industrie. Le départ le plus important est celui du ministre des Finances, Karim Djoudi - remplacé par Mohamed Djellab, ex-PDG du CPA -, mais il ne faut pas y chercher une signification politique. C'est un départ motivé par des raisons de santé qui ne s'interprète pas comme une sanction. Le départ de Khalida Toumi, remplacée par Nadia Labidi, à la Culture, serait à mettre, selon des rumeurs de sérail, au fait qu'elle n'ait pas montré un enthousiasme débordant à soutenir le 4ème mandat. Mais le sérail radote souvent Le nouveau gouvernement enregistre également l'arrivée du très médiatique Hamid Grine qui passe de la communication de Djezzy, nationalisée à la suite d'un accord annoncé le 18 avril, au ministère de la Communication. Mais qui dit événement «médiatique» ne dit pas forcément événement politique. Ce passage de la communication d'une entreprise - elle a été depuis 2009 un sujet de «contentieux» avec l'Etat - au gouvernement est presque un symbole. Mais pour l'essentiel, le gouvernement est reconduit. Que ce soit à la Défense, l'Energie, la Justice ou l'Intérieur - Tayeb Belaïz reste en place malgré des rumeurs sur son état de santé. Les grands postes ne sont pas touchés. UN GOUVERNEMENT D'ATTENTE En gros, on a 12 nouveaux ministres et 2 ministres délégués. Tayeb Zitouni (fils de chahid), ministre des Moudjahidine, Mohamed Aïssa (cadre au ministère des Affaires religieuses), ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Abdelkader Kadi (ex-wali), ministre des Travaux publics. Les femmes entrent en nombre au gouvernement : Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, Nadia Labidi, ministre de la Culture, Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat chargée de l'Artisanat. Elles rejoignent Zohra Derdouri qui reste au ministère de la Poste et des TIC. Les nouveaux arrivants ne donnent pas un sens «politique» particulier à ce premier gouvernement Sellal sous Bouteflika 4 qui ressemble sur l'essentiel au Bouteflika 3. La campagne présidentielle ayant été menée sur le thème de la «stabilité», Bouteflika semble avoir choisi de ne pas changer. Il passe outre la «demande» d'Amar Saadani qui «revendiquait» le poste de Premier ministre au nom du fait que le FLN est le parti dominant à l'APN. Un geste politique que Bouteflika ne lui a pas accordé. Dans les faits, les tentatives «d'élargissement politique» ont échoué. Le PT a refusé d'intégrer le gouvernement. Le Front des forces socialistes (FFS) a rejeté une offre de deux postes ministériels en mettant en avant son objectif de conférence nationale de consensus. Ces rejets n'ont pas permis de donner une illusion - ou un signal - d'ouverture. C'est très platement un gouvernement du statuquo ou d'attente qui est «reconduit» avec quelques nouveautés.