Les dernières informations parvenues, jeudi, d'Aïn Abid à propos du développement de la crise au sein de l'Assemblée populaire communale font craindre encore la persistance du statu quo qui paralyse l'activité de l'organe élu depuis plus de quatre mois maintenant. C'est ce que nous ont révélé, en effet, des citoyens de la ville ainsi que des membres du groupe des 10 élus opposés au maire, M. Fawzi Boumendjel. Selon ces derniers, le maire refuse catégoriquement que soit discutée, au sein de l'assemblée réunie à huis clos, la question qui divise ses membres, à savoir la redistribution des cartes au sein du conseil exécutif communal et à la tête des commissions. «Nous venons de recevoir les convocations lancées par le P/APC pour la tenue d'une session extraordinaire de l'assemblée, le lundi 19 mai, et l'ordre du jour ne comporte pas cette question essentielle que nous avons posée comme préalable à toute délibération», nous ont appris des membres de cette opposition qui ont contacté notre journal. «Il nous propose le même ordre du jour que nous avons rejeté la dernière fois», ont-ils indiqué. «Et, bien entendu, comme la fois précédente, ont assuré nos interlocuteurs, nous rejetons cet ordre du jour tout en condamnant l'initiative du président de l'APC qui refuse d'accéder à notre demande légitime en se murant dans cette attitude et ce, en dépit des orientations données par le wali qui ne cesse de prôner le dialogue et la conciliation pour régler les différends entre les élus». Et ils ont poursuivi en signalant que le maire a ajouté à l'ordre du jour la discussion et l'approbation d'un point relatif à la cession de la bibliothèque communale au profit de la direction de la culture de la wilaya. «Cette proposition répond à la demande de l'ancienne ministre de la Culture, conjuguée à celle du wali, qui tend à intégrer tout le patrimoine culturel de la commune au secteur de la culture. En ce qui nous concerne, nous avons refusé, à maintes reprises, de nous associer à toute demande de cession du patrimoine, culturel ou autre, relevant de la commune. Et nous refusons aussi de discuter de cette question. Néanmoins, nous allons assister à la réunion et nous rejetterons l'ordre du jour et les points proposés par le maire à la délibération, ceci pour la seule raison que ce dernier ne veut pas appliquer l'article 70 du code communal», ont-ils déclaré. Contacté hier, M. Fawzi Boumendjel, le président de l'APC d'Aïn Abid, s'est demandé tout d'abord sur quelle base les membres de l'opposition veulent rejeter l'ordre du jour. «Pourtant, a-t-il expliqué, il comporte des sujets en rapport direct avec les intérêts des citoyens de la commune, puisqu'il s'agit d'adopter les charges de l'APC, les salaires des employés communaux, le programme du couffin du Ramadhan et quelques marchés». Au sujet du point concernant la cession de la bibliothèque communale, M. Boumendjel a répondu que le principe de sa cession a été retenu suite aux recommandations de M. le wali qui a conseillé aux élus de se délester des structures dont la commune ne peut assurer la charge en matière d'entretien et de fonctionnement. «J'ai donné l'accord de principe au directeur central du ministère de la Culture lors de sa dernière visite dans la commune, a ajouté le P/APC, mais bien entendu, il appartient aux membres de l'assemblée de délibérer, d'accepter ou de rejeter cette demande». Quant au point relatif à la composition de l'exécutif, le maire a répondu qu'il n'a aucun problème vis-à-vis du code communal. «Je compose avec les représentants de quatre partis différents au sein de l'assemblée, rétorque-t-il, et pour ma part, j'ai dit au wali qu'aucun membre de mon parti ne figure à la tête d'un poste de l'exécutif ou d'une commission. Où est le problème alors ?». Et de terminer en déclarant que «les portes de l'APC sont largement ouvertes pour ceux qui veulent vraiment travailler». Rappelons, pour terminer, que le wali de Constantine, qui s'était réuni samedi dernier 10 mai au siège de l'APC avec les 19 membres de l'assemblée, était sorti mécontent après avoir constaté la persistance des divergences profondes entre les deux groupes, et avait menacé de faire tomber sa décision dans les 48 heures qui suivraient cette dernière tentative de conciliation. Mais la menace n'a pas été mise à exécution, offrant ainsi une chance supplémentaire au dialogue.