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La théorie du complot : se laver les mains en utilisant ses pieds
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 08 - 2014

Midi. Heure de la terre qui se cache sous la terre. Le soleil qui ne cille pas. Sujet du jour? La théorie du complot? Pourquoi pas. Elle frappe comme une maladie la pensée «arabe» et sert les dictatures «arabes» plus que le pétrole. D'ailleurs, la «théorie» a été boostée par deux moteurs: les régimes qui ne sont pas «tombés» ou leurs clients, après la chute. Ou par internet. L'espace du net a vu fleurir et pousser comme de la mauvaise herbe la Théorie qui impute à l'Occident tous les malheurs du monde dit «arabe». Tout ce qui est «révoltes», révolution, critique, rébellion, soulèvement est expliqué comme complot. Par les porte-voix des régimes ou par un pan important des élites locales. Tout est imputé à l'Occident, ses officines, une sorte de DRS Mondial Blanc et antimusulman, un jeu de dominos. Tout est complot.
Pourquoi cette attitude ? Pour les régimes, on le comprend : cela permet de paralyser les soulèvements, d'isoler les élites qui demandent les réformes et de taxer et de pousser au lynchage les leaders qui ne sont pas dans le politiquement correct. Le complot permet tout et, plus exactement, de comploter contre les siens au nom du complot étranger. C'est une boucle mais elle fonctionne à merveille.
Maintenant les élites. Pourquoi une large frange de lettrés parle sans cesse du complot ? Pour deux raisons. La première est que c'est un peu vrai, mais pas dans le sens d'une secte mondiale avec des visions ténébreuses. La prédation internationale est une réalité et les jeux de « services » sont la norme. C'est ainsi : le monde n'est pas juste et n'a pas à l'être. L'Occident pense à ses intérêts et à comment les défendre. C'est dans la nature de l'histoire. Croire à des obligations morales internationales est une bonne chose mais cela fait aussi pousser de la laine de mouton sur la peau de l'homme.
L'autre raison est plus sinistre: si une pan des élites «arabes» patine dans la théorie du complot pour s'expliquer une histoire qui lui échappe, c'est pour se déresponsabiliser. Se laver les mains en utilisant les pieds. L'Occident a bon dos dans nos échecs et la théorie du complot permet de dire que ce n'est pas notre faute, que nous sommes inaptes à la démocratie et aux révolutions justes et spontanées, nées du cœur et du désir de justice. Cela permet de se déresponsabiliser, s'innocenter dans le procès des échecs de nos aires. Cela permet aussi d'accuser l'Occident de tout : de Daech, des universités en queue de classements, des sous-développements, des échecs économiques et des absurdités confessionnelles. Tout est bon dans la théorie du complot : cela vous transforme un dictateur débile comme Saddam en Martyr et un Kadhafi loufoque en Martyr de Dieu. Cela permet de se présenter en victime et de faire oublier qu'on est coupable.
Pourtant la faille de la théorie est là : si elle est vraie, pourquoi on ne « complote pas nous aussi » ? Pourquoi le complot est dans le sens Occident vers le monde dit « arabe » et pas le contraire ? A cause de nos faiblesses ? D'accord. Question : pourquoi sommes-nous aussi faibles jusqu'à ne pouvoir comploter ? Là, il faut assurer. La théorie du complot suppose que l'on ne peut comploter et que si on en est incapable, c'est qu'on est des ânes. La question, pour les amoureux de cette farine est : pourquoi, dans ce cas, sommes-nous si manipulables ? Et là on revient aux vieux concepts de nos misères : faiblesse, colonisabilité, impuissance, illettrismes et fanatismes. On ne manipule pas un être qui a confiance en soi, qui est fort, puissant et sûr de ses idées et de sa vision du monde. Les élites qui adorent la théorie du complot devraient se pencher sur la source du mal et pas collectionner les théories farfelues. La source du mal est nous, nos écoles, nos incivismes, nos débilités, nos lâchetés politiques et nos âmes mortes et nos religions.
La théorie du complot pour expliquer nos désastres n'est qu'une autofiction. L'Occident ne complote pas, il domine ce qui est faible et utilise ce qui s'offre.
Lire et relire ces explications des soulèvements dans le monde arabe comme de vastes plans occultes est une fumisterie et une lâcheté et une indécence: les gens se sont soulevés contre les injustices et les dictatures. Que d'autres puissances aient pensé à récupérer les vagues, n'est que norme internationale. Cela n'enlève rien à la valeur du cri de colère et de révolte ni au désir de justice. Ce qui se passe dans le monde dit «arabe» est notre faute, à nous uniquement, à tous. Que ces soulèvements aient été dévoyés est une réalité qui ne doit pas faire oublier la noblesse du sacrifice de ceux qui sont morts. Le monde «arabe» s'est soulevé contre ses régimes parce que ces régimes sont des dictatures. Et si ces pays subissent aujourd'hui désastres, guerres et fanatismes, c'est parce que nous avons échoué, parce que nos dictateurs sont des monstres même après leur mort et parce que nous refusons de trancher dans nos peurs et nos hésitations.
Recourir à la théorie du complot pour cracher sur les siens, insulter le premier qui se rebelle contre les clichés dominants, décrédibiliser les efforts des lutteurs, est une fumisterie : elle permet de se fuir, de s'asseoir, de ne rien tenter. Le pire est que c'est une boucle fermée : vous dénoncez la théorie du complot ? Vous en faites partie, diront les sourires jaunes. Misères.


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