Le climat déjà délétère prévalant dans le village Filaoucène, communément appelé El Qaria, sur le territoire de la commune de Bousfer, s'est encore dégradé dans la soirée d'avant-hier avec de violents affrontements à l'arme blanche entre des délinquants. En fait, selon des sources concordantes, c'est un scénario similaire, point par point, avec aussi la mise en ligne sur facebook de la torture de l'un des belligérants, à celui de la bataille rangée qui a opposé quelques semaines auparavant deux bandes rivales des quartiers de Medioni et d'El-Hamri. En effet, le vol d'une moto aurait poussé des individus à s'attaquer à d'autres appartenant à une bande rivale accusés d'en être les auteurs. L'intervention des forces de la Gendarmerie nationale a permis de rendre le calme, mais les habitants choqués s'interrogent « pour combien de temps ?». Ces derniers redoutent, en effet, une autre soirée d'enfer avec les inévitables représailles. Il importe de rappeler que ce village, à vocation agricole, qui s'étend sur près de 40 hectares et abrite environ 8.000 âmes, a à plusieurs reprises été le théâtre de batailles rangées entre des délinquants armés jusqu'aux dents. Selon les mêmes sources, l'immense bidonville, qui a complètement obstrué la rivière traversant cette zone de la commune de Bousfer, communément appelé « oued namousse » et a ainsi détruit de grands espaces de maraîchers, serait la source de tous les maux auxquels est confrontée la population. « Nous avons saisi à plusieurs reprises les autorités locales pour l'installation d'un poste de gendarmerie et de police pour assurer la sécurité. Nous avons même suggéré pour le besoin la transformation de l'actuel cantonnement de la garde communale afin de faciliter la tâche aux autorités. Malheureusement, aucune suite n'a été donnée à nos requêtes à ce jour, et nous restons livrés au diktat des bandes de malfrats », a déploré avec une pointe de dépit un vieil habitant d'El Qaria. Notre interlocuteur a encore fait remarquer qu'un certain nombre de familles a quitté les lieux et d'autres envisagent de le faire pour fuir la situation de pourrissement qui règne dans ce village situé à la sortie ouest du chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck. « Nous avons surtout peur pour nos enfants, notamment ceux qui fréquentent les lycées des autres communes. Ils doivent se lever très tôt pour ne pas rater le transport public et nous craignons qu'ils soient agressés en cours de chemin », a encore confié un autre habitant d'El Qaria. Toujours est-il que les habitants sont unanimes à revendiquer l'installation d'un poste de police et/ou d'une brigade de la gendarmerie à même d'assurer la sécurité dans cette partie de la commune de Bousfer et ses alentours immédiats.