Mais qu'est ce qui fait courir donc les petits éleveurs et pasteurs des 22 communes de la wilaya en cette période de pré-sécheresse laquelle leur a donné vraiment du fil à retordre depuis le mois de mai de l'année écoulée et qui a motivé la flambée des prix du mouton de l'Aïd dernier ? Des sacs d'orge ou de pain sec concassé proposés à des prix défiant le bon sens et ce n'est pas ce petit nomade qui ne détient qu'une poignée de frêles brebis et chevreaux qui vous affirmera le contraire. Ils ont tous cassé leur tire-lire et bienvenue à la période de vaches maigres qui annonce déjà la couleur. La rareté du l'aliment de bétail, la mafia qui tient d'une poigne de fer tous les rouages et circuits commerciaux de ce créneau, son prix excessif et plus particulièrement l'éloignement des lieux d'approvisionnement sont autant de facteurs qui font que la vocation d'éleveur tend de plus en plus à disparaître, d'autant plus que même le métier de pasteur, plafonné à plus de 30.000 DA/ mois n'intéresse plus les jeunes bédouins qui ont succombé aux charmes de la vie citadine. Plusieurs fois promis aux éleveurs de la région mais remis aux oubliettes en raison de multiples malentendus et désaccords qui apparaissent périodiquement entre les différents partenaires du monde agricole, le projet de réalisation d'un silo de stockage des produits destinés à l'alimentation du bétail (ovins, bovins et caprins) vient enfin d'être retenu pour le chef-lieu de la wilaya. D'une capacité de stockage pouvant atteindre 100.000 quintaux, ce projet dont les travaux de réalisation seront lancés incessamment, bien avant la fin de ce trimestre, sera réalisé par l'OAIC, en partenariat avec une firme italienne. Le premier coup de pioche sera donné incessamment et l'on avance même qu'il sera réceptionné et livré avant la fin de ce trimestre. Il faut rappeler que les éleveurs de la wilaya sont actuellement contraints à faire de longs et onéreux déplacements vers les régions nord du pays pour s'approvisionner en aliment du bétail proposé à des prix prohibitifs par une faune de spéculateurs et intermédiaires. Le sac d'orge de moins d'un quintal et au contenu douteux est cédé à plus de 3.500 DA, soit plus du double que celui fixé par les pouvoirs publics.