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Ce que cache la «ghazwa» de Kobané
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 10 - 2014

La Turquie, tout comme les Occidentaux et les monarchies arabes, a joué un rôle important dans la montée des groupes djihadistes en Syrie et en Irak. Elle laisse faire le Daech à Kobané et pose ses conditions. Elle n'interviendra que si une zone tampon et une zone d'exclusion aérienne étaient imposées dans le nord de la Syrie.
D'un point de vue purement militaire, et si l'on considère que l'objectif est de faire la guerre à Daech, cette exigence n'a pas de sens. Le prétendu «Etat du Daech» n'ayant pas d'aviation, on comprend aisément que «l'ennemi» désigné derrière cette exigence est le gouvernement syrien. La Turquie qui a sommé les Kurdes syriens de rejoindre la rébellion contre le régime d'Al-Assad n'est pas gênée de les voir subir des pertes. Ces combattants kurdes ont pris le contrôle des zones kurdes abandonnées par l'armée régulière et agissent de manière autonome. Ils ont même combattu dans certaines parties de la Syrie aux côtés des forces gouvernementales contre les djihadistes du Daech ou du Front Nosra.
Le jeu d'Erdogan est très lisible : il a beaucoup investi dans la guerre contre le régime de Damas et cela reste son but. Mener la guerre contre le Daech ne permet pas un retour sur investissement, il faut que la chute du régime d'Al-Assad demeure le but principal. La France s'est rapidement prononcée en faveur d'une telle zone tampon et d'exclusion et ce n'est pas une surprise. Un communiqué de l'Elysée publié après un entretien téléphonique entre les présidents Erdogan et Hollande évoque une «pleine convergence de vues» sur la nécessité «d'aider davantage l'opposition syrienne modérée en lutte à la fois contre Daech et contre le régime de Bachar Al-Assad».
On n'est même pas dans un remake du scénario libyen où le but proclamé de «protéger les civils» s'efforçait de masquer l'objectif réel. Ici, on amalgame ouvertement deux objectifs, lutter contre Daech et faire tomber le régime. On martèle dans les médias que Daech est le produit du régime de Damas alors que les faits montrent qu'il est davantage celui des monarchies arabes et des Occidentaux. Les demi-vérités du vice-président américain Joe Biden sont suffisamment claires à cet effet.
Kobané, défendue par des Kurdes qui ne veulent pas entrer en guerre contre Damas, fait les frais d'une manœuvre dangereuse. Il s'agit très clairement cette fois-ci de sortir de la légalité internationale et d'imposer une zone tampon et une zone d'exclusion aérienne. Les Américains paraissent, pour le moment, peu enthousiastes à cette idée de zone tampon car ils n'ignorent pas qu'il faut une résolution du Conseil de sécurité et qu'immanquablement la Russie et la Chine opposeront leur veto. Ces deux pays n'oublient pas qu'ils ont été grossièrement manœuvrés par les Occidentaux sur la Libye et ils ont déjà montré qu'ils n'accepteront pas de laisser passer une résolution susceptible d'être manipulée par les Occidentaux.
Ce que propose Erdogan avec le soutien de François Hollande est un coup de force contre le droit international. Et de facto, une confrontation supplémentaire avec la Russie. Une telle mesure, décidée hors du cadre de l'Onu, pousserait à une implication encore plus grande de l'Iran. En réalité, on ne ferait qu'ajouter du feu au gigantesque incendie allumé dans la région depuis l'invasion de l'Irak en 2003. «On nous repasse les mêmes vieux plats», observe un ancien diplomate algérien, «je crois que les Occidentaux voient les populations de là-bas comme des rats de labo et leur propre population comme des bouches d'égout capables de tout avaler...». Cela explique parfaitement le drame de Kobané, cette «ghazwa» où les fanatiques du Daech jouent le rôle classique de «l'idiot utile».


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