Le chef de l'Etat français, François Hollande, soutient la création d'"une zone tampon entre la Syrie et la Turquie pour accueillir et protéger les personnes déplacées", a indiqué, hier, la présidence française à l'issue d'un entretien téléphonique entre M. Hollande et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. "Le président de la République a insisté sur la nécessité d'éviter le massacre des populations au nord de la Syrie. Il a apporté son soutien à l'idée avancée par le président Erdogan" concernant la zone tampon, a précisé l'Elysée dans un communiqué. Les deux hommes ont évoqué "la situation alarmante au nord de la Syrie, notamment dans la ville de Kobané", assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique. Ils ont "constaté leur pleine convergence de vues sur la nécessité d'aider davantage l'opposition syrienne modérée en lutte à la fois contre Daech (un des acronymes arabes du groupe Etat islamique, ndlr) et contre le régime de Bachar al-Assad", selon le communiqué. Par ailleurs, s'agissant de la situation en Irak, ils "ont rappelé leur soutien à l'action menée par les combattants engagés dans la lutte contre Daech". "Ils ont souligné qu'il n'y aurait de solution durable en Irak que politique, avec la pleine intégration de la population sunnite et de ses représentants", toujours selon le communiqué. M. Erdogan a plusieurs fois plaidé pour l'instauration d'une zone tampon et d'une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie afin de protéger les secteurs tenus par l'opposition modérée au président syrien Bachar al-Assad et les populations qui fuient la guerre civile dans leur pays. Le Parlement turc a donné, le 2 octobre, son feu vert formel au gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara en vue d'une intervention militaire en Syrie et en Irak contre les jihadistes de l'EI.