L'insalubrité menace la santé des habitants du lieu dit Sidi El Khiar, dans la commune d'Es Sénia, composé d'un grand bidonville. Tout en évoquant les conditions déplorables dans lesquelles ils habitent depuis plusieurs années, ces habitants lancent un énième appel en direction des responsables concernés pour être relogés. «On a à maintes reprises sollicité les autorités locales pour prendre en charge nos doléances et, malgré leurs promesses, rien n'a été fait », dira ce père de famille qui occupe une maison de fortune dans ce bidonville depuis près de 10 ans. Comme lui, ils sont nombreux. Certains habitent dans cette localité depuis plus de 20 ans, dans l'absence totale de toutes les commodités. Ni gaz, ni eau, ni réseau d'assainissement et un réseau routier complètement détérioré. Pire encore, les eaux usées, les serpents et toutes sortes de bestioles font partie de leur quotidien. A ce sujet, ces habitants déclarent vivre le calvaire depuis qu'ils occupent ces baraques en tôle, un calvaire qui ne cesse de s'aggraver de jour en jour. Ils dénoncent également les conditions de vie déplorables de leurs enfants dont certains sont atteints de maladies chroniques. Odeurs nauséabondes, ordures et eaux usées sont, entre autres, les facteurs qui rendent la vie de ces gens impossible. Une situation qui s'aggrave d'année en année. «Ça pue de partout», nous dira un père de famille. «Nous craignons pour les enfants des maladies moyenâgeuses que la saleté ambiante risque de ressusciter», ajoute-t-il. Les habitants interpellent le premier responsable de la wilaya lui demandant d'intervenir pour procéder à leur relogement dans des habitations décentes. Durant la saison hivernale caractérisée par des pluies diluviennes la menace d'inondation est réelle. Ainsi et à l'orée de cette saison, de crainte de voir l'oued qui traverse leur bidonville déborder de son lit, les citoyens interpellent les autorités locales pour trouver une solution à ce problème. Ils demandent une prise en charge dans les plus brefs délais, afin d'éviter les mêmes scénarios des années précédentes. Selon certains d'entre eux «à chaque averse l'oued déborde et notre quartier se transforme en un grand bassin. L'oued dégage des odeurs nauséabondes qui menacent notre santé et celle de nos enfants». Les riveraines sollicitent les services concernées afin de les reloger, en application des instructions du gouvernement. En effet, les services techniques des secteurs urbains de la commune d'Oran et des autres communes ont été chargés de recenser les habitations situées à proximité des oueds, au dessus des falaises et des bassins versants. La wilaya d'Oran a bénéficié d'une importante enveloppe financière dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014 pour protéger ces sites des inondations. Dans le même cadre, les secteurs urbains et les services de l'urbanisme ont été aussi instruits pour interdire toute construction à proximité des oueds ou des falaises. Les responsables concernés sont tenus de présenter une cartographie des zones inondables et des fiches techniques pour des projets de préservation des sites et zones inondables.