Intervenant, hier, lors de l'ouverture de la session nationale ordinaire du PT, la SG de ce parti, Louisa Hanoune, a interpellé le président de la République pour prendre les mesures qui s'imposent au plan politique. Selon elle, «les réformes tardent à venir alors et qu'il y a urgence». D'autant, selon l'oratrice, que l'Etat est miné par des lobbies et chacun travaille pour les intérêts de son clan. Elle mettra en garde contre la «collusion entre intérêts privés et intérêts de l'Etat». Et d'affirmer que «notre pays vit une situation plus grave que celle qu'a vécue l'Egypte dans les dernières années du règne de Hosni Moubarak». Elle s'en prendra sans le nommer au président du FCE, Ali Haddad, qui, selon elle, incarne bien cette situation. Selon elle, celui-ci veut dicter sa politique aux députés et à des membres du gouvernement pour ses intérêts personnels. Hanoune s'interroge pourquoi seul le FCE est considéré comme interlocuteur alors qu'il y a au moins 20 organisations patronales qui activent sur le terrain. Hanoune accuse le patron du FCE de vouloir faire pression avec l'aide de ministres pour obtenir des privilèges et prendre des parts que des multinationales n'ont pu obtenir. Hanoune est revenue sur les propositions du parti suite à la chute des prix du pétrole. Celles-ci s'articulent autour de mesures que l'Etat doit prendre en imposant, entre autres, une taxe sur la fortune, de retourner à l'imposition des entreprises non productrices de richesse (actuellement exonérées d'impôt et qui font perdre au Trésor public 60 milliards de DA) et de n'accorder d'exonérations qu'aux entreprises publiques. De même, mettre un terme aux pertes de devises qui vont, regrette l'oratrice, à «l'importation de produits de basse qualité et très souvent inutiles». D'où la nécessité, selon elle, de soumettre les importations à l'autorisation de l'Etat. Louisa Hanoune s'est dite également contre la loi autorisant l'exportation de capitaux à l'étranger pour investissement et plaide pour la réouverture d'offices publics qui assurent les importations. Il s'agit pour la SG du PT de sommes faramineuses, qui se chiffrent en milliards de DA, qui doivent être récupérées.