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Ces cours dits particuliers : un fait ou un phénomène ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 03 - 2015

L'ampleur des cours de soutien payants, dits particuliers ou privés, suscite maintes réactions, telle la préoccupation des parents ou l'intention proclamée du Ministère de l'Education Nationale (MEN), depuis plusieurs années déjà, d'éradiquer ce qui est encore appelé un phénomène. Ces cours qui ne concernaient autrefois qu'une minorité d'élèves ou les seules classes d'examen, voient aujourd'hui leur généralisation étendue à tous les cycles et niveaux de l'éducation nationale. Nous pouvons même noter que pour ce genre de cours, il existe une demande, aussi minime soit elle, émanant d'étudiants de l'enseignement supérieur et trouvant probablement une offre pour réponse. A la question est de savoir si l‘on peut éradiquer les cours de soutien payants, la réponse soutenue plus bas est : non.
Non, nous ne pouvons pas éradiquer ces cours, car ils obéissent à la loi de l'offre et de la demande, celle-ci émanant de l'élève ou (et) de ses parents. De plus, cet enseignement persistera dans sa forme actuelle et n'évoluera pas d'un iota, tant qu'il permet de combler quand même des lacunes, celles de l'élève formaté par un système et tant que les réformes engagées ne produiront pas des résultats perceptibles. Nous pouvons également noter que les cours de soutien payants, même peu répandus, ont toujours existé, que ce soit en Algérie ou ailleurs, et indépendamment de la nature ou de la qualité du système éducatif.
Non, nous ne pouvons pas réduire ce «phénomène», et encore moins l'éradiquer, tant que l'élève n'aura pas appris à être autonome pour assimiler et approfondir ses connaissances et tant que ce qui lui est demandé consiste à restituer ce qu'il a «ingurgité». Autrement dit, tant que l'enseignement est basé sur la mémorisation et la restitution des connaissances, et non pas un esprit de synthèse et d'analyse, l'élève sera encore un assisté plutôt passif, donc peu apte à se prendre en charge.
D'autre part, il est probablement faux de penser que la plupart des enseignants assurent des cours de soutien, car seule une étude minutieuse peut nous éclairer sur l'ampleur du «phénomène». Il ne faudrait aussi, surtout pas accuser de mercantilistes, tous ceux qui dispensent cet enseignement, et procéder à une généralisation trop simplificatrice, à la recherche de boucs émissaires. Car si le mercantilisme, selon une définition basique est cette propension à rapporter tout au gain, il faudra reconnaitre que c'est l'élève et(ou) ses parents qui choisissent, généralement en toute liberté, l'enseignant, sur la base de ses compétences et de sa notoriété pédagogique.
Et si des enseignants sont mercantiles, il ne faut pas oublier que les avides d'un gain plus important, plus rapide et moins fatiguant, sont légion au niveau d'autres secteurs d'activité. Pour qualifier ces cours d'onéreux, il faudrait avoir des éléments de référence et de mesure objectifs que nous n'avons pas. Et chacun sait qu'en sus des commerces et autres activités informelles qui ne rapportent pas un centime au fisc, il existe une masse d'activités légales qui manigance à l'encontre du Trésor public. Il semble dès lors, que le montant de ces cours représente le prix de l'effort de celui qui les assure, en comparaison avec les tarifs d'autres services, dans d'autres secteurs, même si cette activité n'est pas réglementée et reste informelle.
Cependant, il est tout à fait scandaleux que des élèves soient soumis au chantage de leurs enseignants qui les obligent insidieusement à prendre des cours payants et gratifiés par un gonflement de notes. Dans ce cas de figure, puisque l'élève et l'enseignant fréquentent le même établissement, une forte implication des associations parentales pourrait remédier à ce racolage. Par ailleurs, si ces cours se déroulent dans les appartements, les caves, les garages ou les terrasses d'immeubles et autres réduits , avec le consentement des parents, le MEN ne dispose pas de milices pour pouvoir traquer ces enseignants, que ces derniers soient consciencieux ou simples mercenaires. Pas de milice donc, et puis les autres corps de sécurité ont du pain sur la planche. Et puis, il faut dire que le MEN est chargé de superviser les établissements publics, pas les caves et les garages. Par ailleurs, si les parents ne peuvent pas boycotter ces cours de soutien, ils pourront par contre contribuer, au sein des associations de parents d'élèves, pour rétablir une éthique tant bafouée, et combattre un état d'esprit rentier, incrusté ça et là, cette responsabilité étant partagée, collective.
De plus, sous d'autres cieux, cet enseignement qui vise la performance n'est pas strictement réglementé. Ainsi, le tarif de ce type de service reste variable et non soumis au fisc, pour bon nombre de pays qui ne transigent pas sur les activités faussement déclarées, et encore moins informelles. Pour ce qui est de la France, le marché du soutien scolaire étant estimé à 1,5 milliard d'euros, le volume d'affaires déclaré n'est que d'environ 180 millions d'euros, plus de 1,3 milliards échappant ainsi au fisc (1) soit 88% du volume total. Et si nous voulons comparer, le prix moyen d'un cours particulier, celui-ci étant élastique, commençant généralement à partir de 36,5 euros l'heure, une petite conversion aux taux de change officiel, va-nous donner un peu plus que 3800 dinars algériens.
Ainsi, aucun texte organique, aucune mesure coercitive ne pourra juguler l'organisation de ces cours, d' autant plus que les activités informelles dans d'autres secteurs semblent difficiles à enrayer, ou du moins à freiner, malgré la bonne volonté affichée par les pouvoirs publics. Par conséquent la solution, celle qui semble avoir déjà été lancée, consiste à remédier aux défaillances du système éducatif, tels le contenu des enseignements, les méthodologies appliquées, les conditions de recrutement des enseignants, l'absence d'une formation continue sérieuse de ces derniers, la surcharge des classes et autres qui sont à l'origine de l'extension et de la nature des cours payants. Dès lors, on peut espérer une réduction sensible de ces cours «particuliers» qui évolueront, en outre, d'eux même, par une autorégulation, quand les résultats des réformes seront tangibles.
Sinon, organiser ou renforcer un soutien scolaire public, en impliquant divers acteurs serait une bonne mesure qui mérite réflexion. Nous pensons notamment à cet accord signé entre le MEN et le ministère de la communication, prévoyant l'émission par la télévision publique de cours de soutien à partir du mois de décembre 2014 et qui avait fait l'objet d'au moins une contribution(2) .Car si cet accord a été concrétisé, il aurait pu au moins réduire un tant soit peu, ce recours systématique aux cours de soutien. En guise de conclusion, il est donc vain de s'attendre à la disparition de ces cours qui constituent un fait réel et durable et non pas un phénomène, ce quelque chose de surprenant ou d'extraordinaire. L'avenir proche ou lointain infirmera ou confirmera ces propos.
(1) http://www.reseau-des-professeursparticuliers.fr/2013/07/20/quel-est-le-juste-tarif-pour-une-heure-de-cours-particulier/
(2) Rachid Brahmi, in Le Quotidien d'Oran du 27 novembre 2014, «Des chaînes, une éducation pour tous»


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