Alors que la nouvelle grève ouverte déclenchée jeudi dernier par le Snapap va entrer, aujourd'hui mardi, dans sa sixième journée sans qu'une solution se profile à l'horizon, des informations contradictoires ont été livrées ces deux derniers jours par les protagonistes du conflit qui perdure au niveau de l'établissement psychiatrique Mahmoud Belamri de Djebel Ouahch de Constantine. Conflit dans lequel, rappelons-le, sont engagés directement la direction de l'hôpital d'une part, et les travailleurs affiliés au Snapap et leurs délégués syndicaux, qui réclament le départ du directeur, de l'autre. Contacté hier, les grévistes, par la voix du secrétaire général du syndicat Snapap, M. Balhi Toufik, qui a été suspendu de ses fonctions par le directeur de l'hôpital, nous ont confirmé qu'ils poursuivent toujours leur arrêt de travail accompagné chaque jour par un sit-in d'une heure, de 11h à midi, qu'ils tiennent régulièrement devant la direction de l'établissement pour réclamer le départ du directeur, M. Mechnoui Mohamed. «Dimanche et lundi matin à 11h30, nous a déclaré le secrétaire général de la section syndicale, le directeur est venu au devant des travailleurs qui observaient le sit-in et leur a déclaré qu'il était démissionnaire. Il répétera cela par trois fois tout en demandant pardon aux travailleurs pour le tort qu'il leur aurait causé pendant les 12 années qu'il a passées à la tête de l'établissement». Contacté aussitôt, l'intéressé n'a pas du tout évoqué l'éventualité de sa démission et s'est contenté plutôt de rappeler que la justice avait déclaré illégal le cycle de grèves annoncées auparavant par le Snapap en se référant à la décision du tribunal administratif de Sidi Mabrouk du 9 mars dernier. Ce disant, M. Mechnoui n'a pas dit explicitement que son administration avait saisi de nouveau la justice pour faire annuler cette dernière grève. Et lorsque nous l'avons saisi de nouveau hier, le directeur de l'hôpital psychiatrique a nié catégoriquement avoir fait part à quiconque de son intention de démissionner de son poste auquel il est toujours attaché. Par ailleurs, des employés neutres et des travailleurs du syndicat des paramédicaux activant au niveau de l'établissement psychiatrique ont rappelé que «les malades mentaux exigent une prise en charge particulière, spécifique et soutenue. Et ce n'est pas les prestations qui leur sont délivrées journellement et avec parcimonie dans le cadre du service minimum qui vont les prémunir d'un naufrage tout à fait probable». «Aussi, ont-ils poursuivi, les autorités concernées au niveau du secteur sanitaire seraient bien inspirées en décidant de bouger pour débloquer la situation en prenant en compte le seul intérêt des malades. Et le plus vite sera le mieux.»