Visiblement en colère et remontés contre les services de la commune, des habitants de la cité des 1.600 logements d'El-Khroub nous ont décrit hier «les difficultés qu'ils endurent» dans leur quartier à cause du comportement de nombreux locataires qui occupent des appartements au rez-de-chaussée des immeubles. «Cela se passe dans la majorité des bâtiments de la cité, commença un résident. Ces locataires se sont permis, au vu et au su des services concernés de la mairie, de squatter les espaces sous leurs fenêtres pour en faire des jardins botaniques, ou des jardins fruitiers, c'est selon, privant nos enfants d'aires de jeux indispensables à leur épanouissement. Ces gamins sont alors obligés d'aller jouer loin dans les terrains vagues environnants, échappant ainsi à la surveillance de leurs parents». Et ces derniers ne cessent de se plaindre de cette situation qu'ils supportent mal. Tout en signalant, aussi, que beaucoup de ces accapareurs d'espaces publics «construisent des murs faits de briques et de ciment autour de leurs jardins en limitant considérablement les espaces pour le passage entre les bâtiments». Nos interlocuteurs ont ajouté à leurs doléances la question de l'hygiène et dans la foulée ils ont «reproché aux travailleurs de l'entreprise communale (EPIC) chargée du domaine de ne pas faire leur travail de balayage dans leur cité». «Nous le faisons nous-mêmes», ont-ils affirmé. Contacté à ce propos, le délégué du secteur urbain de la commune d'El-Khroub dont dépend la cité 1.600 logements, M. Benlakhlef Nabil, a rétorqué que «tous les constructeurs de jardins qui ont été incriminés par les plaignants avaient demandé les autorisations de ses services avant de faire les aménagements». «Nous avons vu que tous les aménagements ont été faits en bois et de manière très esthétique qui participe, de manière positive, à embellir l'environnement, et nous n'avons pas hésité à leur accorder les autorisations demandées. Nous les avons même encouragés», a déclaré le délégué de secteur. Et de reprocher à son tour aux citoyens du quartier d'exagérer les choses, indiquant qu'il fait régulièrement des tournées dans ce quartier en compagnie du directeur de l'entreprise communale chargée des espaces verts. «Et si nous avions vu qu'il y a des murs en béton qui sont élevés sur les espaces verts, comme le prétendent les plaignants, nous aurions agi immédiatement pour les enlever». Et M. Benlakhlef de terminer en disant que ses services «encouragent toutes les initiatives de nature écologique», soulignant que, dans ce sillage, ses services ont fourni dernièrement de la terre végétale à des citoyens qui en ont fait la demande en vue de créer des espaces verts et des plantes ornementales.