Les constructions sans autorisation ou sans permis de construire ne cessent de susciter l'inquiétude des responsables locaux. Ces habitations ne répondent à aucune norme et engendrent des situations anarchiques. Les services de la cellule de la protection de l'Environnement de la Gendarmerie ont traité, depuis le début de l'année, 197 affaires lesquelles ont donné lieu à l'arrestation de 104 individus, dans la région ouest du pays dont relève le 2ème commandement régional de la Gendarmerie d'Oran. Ce sont des extensions, des aménagements ou carrément des constructions effectuées, sans autorisation de la direction de l'Urbanisme. Un véritable fléau que connaissent Oran et tant de villes algériennes, car le phénomène ne cesse de porter atteinte à l'environnement et à l'esthétique de nos quartiers. Selon les services de la Gendarmerie, ces chiffres sont en hausse, comparativement, aux résultats de l'année dernière puisque 125 affaires ont été traitées, durant la même période lesquelles ont donné lieu à l'arrestation de 85 individus. L'administration, pour sa part, réagit, par plusieurs campagnes lancées, depuis des mois, contre l'illicite mais sans moyens d'assumer cette responsabilité puisque le phénomène devient palpable, dans certains quartiers, à l'exemple de celui des Castors où des constructions de type R+1 côtoient des buildings, sans aucune architecture ni norme d'esthétique. Les citoyens imputent cet état de fait à la lenteur dans la délivrance des permis de construire. Certains sites d'Oran et d'autres communes sont connus pour avoir vu le jour, à coups d'urbanisation sauvage et de prolifération de constructions illicites. Ces constructions ont été érigées, sur le domaine forestier, au lieu-dit «Coca», sur la côte, comme à Aïn El-Turck, ou encore à Canastel. Ce phénomène ne cesse de se régénérer, depuis l'exode sécuritaire des années 1990. Les différents recensements font état de plus de 10.000 habitations «illicites» réparties à travers les communes de la wilaya. La palme revient à la commune d'Es Senia avec plus de 5.000 habitations, suivie de celle d'Oran, avec plus de 3.000. Les responsables locaux préconisent la mise en place d'une stratégie de lutte contre le phénomène de prolifération des constructions illicites. Cette stratégie doit prendre en considération l'application des textes réglementaires, la nécessité de reboiser les sites après l'expulsion des indus occupants. En effet entre 8.000 et 9.000 constructions illicites et maisons de fortune sont implantées dans ces bidonvilles. Le plus grand nombre des constructions illicites a été recensé dans les communes de Sidi Chami, Es Sénia et Hai Bouâmama ex El-Hassi. Les responsables locaux ont décidé de ne reloger que les familles recensées en 2007. Les autres occupants qui se sont installés dans ces bidonvilles, après 2007 ne sont pas concernés par le relogement. Cependant, le nombre exact des familles recensées, en 2007, et qui vont être relogées, après éradication de leurs taudis, n'a pas encore été arrêté. Les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Oran ont ouvert une enquête sur la mafia des bidonvilles. Il s'agit d'individus, membres d'un réseau organisé qui accaparent, illicitement, des parcelles de terrain, y effectuent des tracés, érigent des maisons de fortune et les vendent à des personnes en crise de logement, nouvellement débarquées, à Oran. Cette enquête a été déclenchée suite à l'opération de démolition du bidonville de Coca' dans le secteur urbain Bouâmama. Des familles délogées avaient déclaré avoir acheté les maisons qui ont été détruites, à 40 millions de centimes. Il faut savoir qu'environ 900 constructions illicites, érigées sur le domaine forestier ont été démolies, ces 3 dernières années.