Le lait et le pain ont déserté le marché oranais, à l'instar d'autres wilayas du pays, au cours de la fête de l'Aïd-el-fitr, et ce, en dépit des multiples promesses du ministère du Commerce. Même au troisième jour de l'Aïd, les rideaux de nombreuses boulangeries et de certains commerces sont restés baissés. Pour s'offrir quelques baguettes de pain, il fallait impérativement se présenter tôt le matin chez les rares boulangers qui ont respecté la permanence. Car, passée une certaine heure, toutes les boulangeries étaient fermées. Cet état de fait dément les affirmations du ministère du Commerce annonçant que la quasi-totalité des commerçants réquisitionnés pour assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant les deux jours de l'Aïd ont respecté le programme de permanence. Le département de Amara Benyounès avait en effet parlé, selon l'APS, de 99,61% des 27 114 commerçants mobilisés qui ont respecté cette permanence. La réalité, en revanche, est tout autre: la majorité des commerces, et Oran ne déroge pas la règle, sont restés fermés. Les citoyens étaient contraints de se déplacer dans les quartiers ou communes voisines pour s'approvisionner chez les commerçants qui ont respecté le planning de permanence. Des queues se sont formées devant les quelques boulangeries ouvertes, situation inhabituelle qui a suscité mécontentement et désarroi de la part des citoyens qui ne conçoivent pas de constater que les assurances données par le ministère du Commerce n'ont finalement pas été traduites sur le terrain. A Oran, les citoyens ont eu à vérifier par eux-mêmes que plusieurs denrées alimentaires, notamment le lait en sachet et le pain, n'étaient pas disponibles, du moins pas en quantités suffisantes durant les deux jours de l'Aïd. Une bonne partie des citoyens a, en effet, trouvé de grosses difficultés à s'approvisionner en ces deux produits de large consommation, note, pour sa part, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), dans un communiqué diffusé samedi, et qui a pris l'exemple d'Oran où, a-t-elle souligné, «de nombreux citoyens déplorent le fait qu'ils ont eu toutes les peines du monde à s'approvisionner, que ce soit en lait, ou en pain». Ce qui fera dire au signataire du communiqué, en l'occurrence le secrétaire national chargé des dossiers spécifiques à la LADDH que «la garantie des services durant les deux journées de l'Aïd prônée par le ministère du Commerce n'est finalement qu'un slogan creux», sans traduction réelle sur le terrain.